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Historique des éditoriaux:

Editorial et articles de la lettre numéro 113

  du 21/12/2025

Editorial de : Jean Etèvenaux

Automne 2025 - hiver 2026 n° 113-114

Dans la cité

L’écrivain, tout comme le lecteur, reste un citoyen comme un autre. Appartenir à la Sélyre ne donne pas de droit particulier, sinon celui de bénéficier d’informations grâce à cette Lettre et de rencontres avec les auteurs invités. Pour le reste, chacun doit vaquer à ses occupations en sachant qu’il ne vit pas seul car nous appartenons tous à des communautés dont nous partageons les liens, les idées, les croyances, les intérêts et les activités, que nous entendons d’ailleurs développer et défendre.
Nous sommes donc des acteurs dans la cité. Elle est à nous et nous sommes à elle. Nous ne pouvons exister sans elle et elle ne peut demeurer sans nous. Indépendamment des engagements et des goûts de chacun, nous avons à apporter quelque chose par le biais du livre, aujourd’hui de plus en plus délaissé ou carrément ignoré (voir le début de l’article en page 7). 
À Lyon et dans toute la région, nous ne pouvons oublier la place du livre, comme le rappelle le Mur des écrivains, situé à l’angle de la rue de la Platière et du quai de la Pêcherie, et dont est reproduite ci-dessus une petite partie. Raison de plus pour continuer notre chemin dans et avec la littérature, que nous écrivions ou non nous-mêmes.
Dans l’immédiat, la Sélyre vous souhaite de bien profiter de ce numéro un peu plus épais qu’à l’ordinaire, à la fois parce qu’il y avait du retard à rattraper et parce que l’actualité des parutions se montre fournie. Bonne lecture jusqu’à la dernière page, illustrée de ce livre ouvert qu’était autrefois toute cathédrale !
J.É.

Le procès hors normes d’Emmanuel Carrère

V13 est le nom de code des attentats terroristes du 13 novembre 2015 à Paris. Emmanuel Carrère, écrivain et journaliste, a publié une chronique hebdomadaire et ce livre en constitue la reprise. Là, le procès se déploie dans tous ses aspects avec une plus forte intensité, la puissance de l’évocation tient le lecteur en haleine, une forte intimité s’installe avec les victimes ainsi qu’un puissant désir de comprendre les motivations et modalités d’action des accusés. L’attitude du public, les dépositions des témoins, les arguments des avocats, les questions des magistrats, les silences des accusés retiennent notre attention. Le style est acéré, toujours juste, sans pathos ni effet dramatique superflus et le ton tour à tour tendre, admiratif, fataliste, dubitatif, ironique, énervé, exaspéré. 
Les deux tiers du livre sont consacrés aux accusés. « Eux qui ne nous ressemblent pas , que nous ne connaissons pas, que nous ne comprenons pas […] Tout ce que nous croyons vaguement savoir à leur sujet, c’est qu’ils veulent notre mort et que, même pour eux, ils préfèrent la mort à la vie ». Les neufs membres du commando sont tous morts, six autres convoqués sont sans soute également morts en Syrie. Il en reste quatorze dont trois comparaissent libres parce que les charges retenues contre eux sont faibles. 
Emmanuel s’accroche à l’histoire globale et non au parcours individuel car, à part Sofien Ayari, les accusés se taisent. « Ce qui m’intéresse, c’est le long processus historique qui a produit cette mutation pathologique de l’islam ». Mais au procès ce sont les faits, tous les faits qui s’imposent à l’analyse : déplacements, itinéraires, contacts, hébergements, planques, messages et notamment ce qui s’est passé dans la Clio pendant le voyage de Charleroi à Bobigny. « Si les deux frères ont essayé de persuader leur copain d’enfance d’aller avec eux jusqu’au bout pour plaire à Dieu et parce que ce serait la grosse éclate… S’ils récitaient des sourates ou s’envoyaient des vannes ? » Les diverses dépositions, investigations sont exposées du début et jusqu’à la fin de cette histoire dont le récit nous entraine sur l’invraisemblable cavale qui s’achève au 8 rue Cornillon à Saint-Denis (93), le mardi 17 novembre à quatre heure du matin, avec l’assaut du RAID ; cinq mille munitions ont été tirées par soixante-dix hommes, sept heures durant…
Un livre compact, précis, dense, complet, respectueux qui pose les bonnes questions et nous plonge au cœur d’évènements que nous croyions connaître mais qu’Emmanuel Carrère nous fait découvrir dans leur amplitude, véracité, cruauté et humanité sensible. Un livre essentiel.
Odile Gasquet
Emmanuel Carrère, V13 chronique judiciaire, Paris, Pol, 2022, 356 pages

Parodie journalistique

L’importance des clichés et des tics indique une sorte de conformisme de la langue, appauvrie et réduite à une succession d’images binaires, rassurantes et attendues d'une part pour dépeindre le bien, ou chargées d'émotion négative d'autre part pour représenter le mal. Ceci est particulièrement vrai pour la presse, surtout télévisée, où l'emploi des clichés semble correspondre à un code convenu entre le journaliste, qui lit son prompteur, et le téléspectateur qui attend sa ration. Les hommes politiques parlent de plus en plus mal ; les journalistes leur emboîtent le pas, et utilisent les mots et expressions « de la rue » afin, dans leur esprit, de mieux se faire comprendre de tous.
Ces recours aux lieux communs favorisent la communication qui ne passe plus par les idées, mais par quelque chose d'irrationnel, de flou. Ils correspondent à des tics de langage, qui fluidifient le discours et la communication. Ces automatismes, ou expressions figées, sont les révélateurs de la paresse intellectuelle des locuteurs, qui ne cherchent pas à trouver l'expression ou le mot justes ou simples, mais se coulent et se moulent dans un conformisme de bon aloi. Chez ces gens-là, on ne pense pas, Monsieur, on ne pense pas. En tout cas, ce formalisme dénote un manque total ou partiel d'esprit critique et de curiosité intellectuelle. 
Démonstration. Imaginons une histoire écrite en style journalistique.
Le yacht fendait les eaux cristallines de la mer turquoise au milieu de nulle part. Il contournait les quatre coins de l’hexagone sans coup férir avec le vent en poupe. Ce bateau c’était du lourd et il appartenait à un baron de la drogue qui bronzait en compagnie de sa maîtresse, une prostituée accro aux stupéfiants, qui se vautrait comme une traînée de poudre. Il était accompagné par un magnat, figure de proue de la finance, venu pour la pêche au gros. 
Les deux hommes n’étaient liés que par l’intérêt et chacun cherchait à tirer son épingle du jeu. La mésentente ne tarda pas : le banquier reprochait a son compagnon de faire bouger les lignes quand il pêchait, et l’autre droit dans ses bottes cherchait à botter en touche en l’accusant de faire les yeux doux à sa copine. Ils furent rapidement à couteaux tirés. La montée au créneau était incontournable. Voilà. Il s’ensuivit une flambée de violence verbale avec échange d’injures lancées à boulets rouges. L’excursion virait au scénario catastrophe entre deux individus qui ne voulaient pas revoir leur copie.
Prise dans la tourmente, la femme était désolée par la tournure des événements et sentait que ça allait mal finir, y’avait pas photo. Elle tenta de tourner la page mais fut brutalement envoyée sur la touche : elle n’avait rien à faire dans la cour des grands, lui dirent les deux comparses. Désolée de ne pouvoir renouer avec le succès, elle déplora la situation mais sut raison garder. C’était la galère mais elle ne franchit pas la ligne rouge et se contraignit à un silence assourdissant. Elle choisit de garder les yeux rivés sur l’île paradisiaque qui surgissait dans les eaux émeraude avec ses plages immaculées.
En fait, la dispute perdurait et prenait de l’ampleur, le bras de fer virait à la descente aux enfers en arrivant à la croisée des chemins. Le baron sortit un cran d’arrêt et l’autre un coup de poing américain. Le banquier fut grièvement blessé, il avait eu la malchance de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. Mais son pronostic vital n’était pas engagé. Mis au pied du mur, un vent de panique refroidit la colère du baron, il n’était pas sans ignorer les conséquences de cette dispute. C’était clair, il avait frôlé la catastrophe et devait prendre une mesure phare. Á l’instar des grands de ce monde, il proposa un dédommagement royal à son homologue, et cerise sur le gâteau, consentit à fermer les yeux sur les incartades de sa compagne. Ça valait mieux que de défrayer la chronique en faisant couler de l’encre. Point barre et voilà.
Alain Larchier

Pour y voir plus clair

Les livres sont censés divertir ou instruire. Ils introduisent des moments de détente et de recul ou, pour employer le langage contemporain, de déconnexion dans une vie trépidante ou trop réglée. Ils apportent des éléments permettant, finalement, de mieux appréhender le réel, même si cela s’effectue par le biais de la fiction ou du passé. Prendre le temps de lire relève de ce qu’on appelle aujourd’hui une attitude citoyenne parce que responsable.
Tandis que les seniors n’accordent à la lecture que 9 % de leurs loisirs, la portion consacrée par les jeunes n’arrête pas de dégringoler : 19 minutes par jour, tout en s’adonnant souvent à une autre occupation. Voilà pourquoi il importe de leur fournir le plus tôt possible des notions fondamentales, dont la précision et le développement les aideront à construire leur vie. Ainsi, à l’intention des pré-adolescents, Marie Cresp et Clara Lang exposent de façon équilibrée Le droit, ça sert à quoi ? (Paris, Retz, 2025, 50 pages). À ceux qui arrivent à leur majorité recommandons Jeune et citoyen. Le guide de mes premières démarches (Paris, La Documentation française, 2025, 94 pages), malgré un certain déséquilibre entre les droits et les devoirs. Pour les étudiants, mais pas seulement, Thibaud Mulier offre, de manière claire, un condensé de Droit constitutionnel (Paris, La Documentation française, 2025, 94 pages). Se penchant sur un problème récurrent de notre société, l’avocat François Saint-Pierre propose Un projet politique pour la Justice en France. Inspiré de la Déclaration des droits de 1789 (Paris, LGDJ, 2025, 114 pages) s’achevant par 36 propositions concrètes. Enfin, toujours à destination générale, le politologue Denis Ferré a rédigé un précis et nuancé Guide des familles politiques pour citoyens perdus (Paris, Eyrolles, 2025, 192 pages).
Par les temps qui courent, les questions de défense revêtent de plus en plus d’importance. Il faut ainsi comprendre l’Armée de terre. Histoire et traditions (Paris, Pierre de Taillac, 2025, 224 pages) et, plus particulièrement, connaître L’histoire du défilé militaire du 14 juillet à Paris, depuis 1880 (Paris, Pierre de Taillac, 2024, 296 pages). Deux types de questions peuvent alors être envisagés : au plan individuel, à partir d’une affaire très délicate, le colonel Éric Burgaud s’interroge : Tuer ou désobéir. Le dilemme d’un soldat (Paris, L’Harmattan, 2024, 294 pages) ; à un plan collectif, on ne peut éluder la problématique : Quelle défense face aux nouvelles menaces ? (Cahiers français n° 446, La Documentation française, 2025, 132 pages). 
D’autres points retiennent l’attention. Le sénateur Vincent Delahaye n’hésite pas, à propos de la situation financière, à lancer : Des économies en veux-tu en voilà (Paris, Éditions de l’Onde, 2025, 176 pages). La juriste Sophie Lemaître, très engagée contre la corruption et l’évasion fiscale, s’inquiète de voir la volonté de certains de Réduire au silence. Comment le droit est perverti pour bâillonner médias et ONG (Paris, Rue de l’Échiquier, 2025, 256 pages) ; elle dramatise jusqu’à écrire : « les conditions sont réunies pour qu’un basculement se produise en France ». Autre sujet grave traité sous le titre Tous drogués ? (Cahiers français n° 448, La Documentation française, 2025, 132 pages). Un ensemble de cas fort peu traité est développé par Sonya Zadig dans Les enfants perdus de la République (Paris, Fayard, 2025, 256 pages), qui montre les inimaginables difficultés rencontrées par les « apostats », ces musulmans qui abandonnent l’islam. Cela peut être rapproché des réflexions de Philippe de Villiers sur le Populicide (Paris, Fayard, 2025, 396 pages) que représente, selon lui, « la disparition du peuple » de notre pays alors qu’existent des « Français de désir » comme Boualem Sansal. La place de l’Histoire, y compris au niveau mondial, nourrit toute l’étude sur Le passé kidnappé ? (Questions internationales n°133, octobre-novembre 2025, La Documentation française, 124 pages). Mentionnons enfin la méditation fort nourrie de Bertrand Guillot dans sa Querelle à la française (Paris, Les Avrils, 2026, 240 pages), qui touche aussi bien à la place des femmes dans le passé qu’à la comparaison entre les époques.

Enlèvement 

La littérature française parcourt et séduit le monde qui lui rend bien souvent au centuple ses nombreuses émotions créatrices. Ainsi avec le roman d'un natif du Kosovo, un jeune poète du nom de Dan Bozhlani, Enlevé par les lettres. Il y a eu Aragon et les surréalistes explorant le monde du rêve dans l'espoir de reconnecter l'homme avec son intériorité. Il y a eu Boris Vian abordant la littérature avec un style d'écriture où les mots se contractent souvent en un seul mais surtout porteur de textes oniriques ouvrant des royaumes et des espaces où l'imagination écarte la réalité. Découvrons aujourd’hui cet auteur se situant dans leur mouvance, avec cette œuvre empreinte d'un vrai surréalisme porté par la rédaction onirique de Vian pour un voyage fantastique, irréel vous transportant hors des sujets peu ou prou classiques de l'écriture française. 

Posez-vous la question de rencontrer un monde où les lettres de l'alphabet révoltées de constater leurs mots survolés, voire désintéressés par leurs lecteurs se sont détachées de ces mots et vivent, non seulement en toute liberté, mais imposent leur loi, si ce ne sont leurs sentiments. Osez donc lire un livre écrit par un vieil écrivain à la pipe surgi tout minuscule entre vos pieds d'où les lettres s'évadent à mesure que vous avez lu le mot qu'elles formaient et qui, de plus, se plaignent de la lenteur de votre lecture. « Nous n'avons pas besoin de vos émotions mais de l'accélération de votre lecture ». 
Je conseille le livre guidant le lecteur dans un monde habité par les lettres. Et je ne peux résister à dévoiler quelques mots en guise de pistes alléchantes. Sachez comme première surprise que le corps de notre héros n'est plus fait de chair humaine mais se compose d'un amas de lettres judicieusement assemblées pour rencontrer des tourbillons de lettres débordant de sentiments les plus humains. Vous aurez aussi droit à une rencontre avec des géants bien proches des dieux qui lui permettent de revivre une proche aventure du début des temps religieux. Enfin, en retrouvant pleinement l’époque actuelle, les lettres, après un dernier voyage intersidéral, tiennent promesse : « Nous nous dépouillerons de notre peau pour l'envelopper de celle de votre corps ».
Alfred de Loyarac
Dans Bozhlani, Enlevé par les lettres, Paris, Le Lys bleu, 2024, 104 pages

Un Lucky Luke façon Pratt

Non seulement parce qu’il s’agit d’un bon filon commercial mais surtout parce qu’il y a un public très motivé, les héros de bd ont su trouver, après la mort de leurs créateurs, des continuateurs poursuivant les sagas de leurs aînés. Si Tintin demeure l’exception (mais on ne compte plus les rééditions de variantes telle la version prépubliée en 1954-1956 de L’affaire Tournesol), la grande majorité des personnages devenus des mythes continuent allègrement leurs aventures. Certains n’apparaissent pas, il est vrai, très probants, comme le Ric Hochet de Zidrou et Van Liemt (Le Lombard), dont le décalage frise l’anachronisme et cultive l’ambiguïté entre le bien et le mal. D’autres se situent dans une honnête continuation tel les Lefranc, avec un dernier opus, La régate, de Régric et Roger Seiter (Casterman), évoquant immanquablement l’un des derniers Tintin, Vol 714 pour Sydney. Les Schtroumpfs (Le Lombard), toujours cornaqués par la famille de Peyo, se retrouvent concurremment dans la série classique et le Village des schtroumpfs qui féminise l’univers avec des schtroumpfies. La grande œuvre de Jacques Martin, Alix (Casterman), poursuit vaillamment son épopée dans l’empire romain sur trois périodes, la classique (en dernier, Le royaume interdit), l’époque sénatoriale (L’Atlantide) et la jeunesse gauloise (Corsica).
Lucky Luke tire toujours « plus vite que son ombre » et le « cow-boy solitaire » popularisé par Morris et Goscinny poursuit son chemin dans l’Amérique de la fin du XIXe siècle avec son mélange d’intrépidité, de gentillesse et de sens de la justice enrobé d’humour. Depuis quelque temps, en dehors de la série courante, il est prêté de temps à autre à un auteur en dehors du sérail, un peu à la manière de Spirou, qui mène aussi une double vie. Appollo et Brüno viennent donc proposer Dakota 1880 (Lucky Comics), un petit bijou de 64 pages sur lequel il convient de s’arrêter. D’abord, parce que le titre constitue une référence au tout premier récit, paru en 1946, Arizona 1880. 
En outre, comme dans celui datant de 1974, il est composé de sept courts épisodes, mais qui se succèdent au long d’un voyage aussi initiatique qu’ancré dans la réalité d’alors. Certes, il n’y a ni Jolly Jumper, ni Rantanplan, ni les Dalton ; en revanche, on y croise un personnage réel, le célèbre rebelle métis canadien Louis Riel, et les femmes y apparaissent nombreuses, apportant une touche d’humanité, de tendresse et de réalisme.  
Mais ce qui frappe le plus l’œil, c’est le traitement des images à la Hugo Pratt. Signalons au passage que Corto Maltese, depuis la mort de son créateur il y a trente ans, poursuit lui aussi ses odyssées — on emploiera le pluriel, car, depuis 2021, il a sauté un siècle, atterrissant cette fois dans l’époque contemporaine avec une sorte de fable écologique, Le jour d’avant (Casterman), due à Martin Quenehen et Bastien Vivès, dont c’est la troisième collaboration et qui reprennent, avec peut-être moins de dépouillement, les évocations graphiques de Pratt. En tout cas, le Lucky Luke d’Apollon et Brüno évoque irrésistiblement les traits du père de Corto Maltese. L’utilisation des bleus comme le recours à des fonds jaunes ou rouges ainsi que la tombée des flocons de neige se combinent merveilleusement avec les rideaux d’arbres desséchés et les esquisses de paysages et, aussi, avec l’alignement des tipis et la profondeur des canyons. Dans cette histoire, Lucky Luke fait figure de voyageur et, déjà, de maître, tout en se montrant à l’écoute de ceux dont il croise le chemin : un jeune Noir parti chercher fortune dans le Nord auquel il apprend à tirer — car, « dans l’Ouest il faut savoir manier un colt » —, une jeune Irlandaise venant rejoindre son promis en garnison ou un photographe persuadé que le chemin de fer va apporter la civilisation alors que « les histoires de cow-boys et d’Indiens, tout ça c’est déjà du passé ». Et, pourtant, comme le dit la dernière vignette, « lonesome cowboy, you’ve a long road to roan [cow-boy solitaire, tu as un long chemin à parcourir] », phrase que n’aurait pas reniée Pratt.
Gihé

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