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Historique des éditoriaux:

Editorial et articles de la lettre numéro 107

  du 23/05/2023

Editorial de : Jean Etèvemaux

Retrouvailles

Sissi malmenée

L'impératrice Élisabeth d’Autriche (1837-1898), surnommée Sis-si, demeure une grande figure romantique. D’abord parce qu’elle vient de la lignée royale bavaroise des Wittelsbach, ensuite parce qu’elle épousa l’empereur François-Joseph Ier (1848-1916), enfin parce que son assassinat à Genève l’ancra définitivement dans le tra-gique. Son souvenir reste très présent en Autriche et en Hongrie, pays pour lequel elle nourrissait une affection particulière, toujours visible dans son château baroque de Gödöllő. L’image qu’en donna Romy Schneider — une Viennoise ! — à travers ses trois films, Sissi (1955), Sissi impératrice (1956) et Sissi face à son destin (1957), contribua à sa renommée ; tout récemment, la série L’impératrice sur Netflix a ravivé le mythe.
Personnalité aussi tourmentée que multiple, dotée d’un véritable instinct politique, indépendante et adulée, elle reste difficilement ré-ductible à une seule image. Pourtant, au palais impérial de la Hofburg à Vienne, les responsables du musée qui porte son nom ont entrepris une modernisation assez curieuse, d’ailleurs tout à fait dans l’air du temps. Voilà pourquoi, le 1er mars, une nouvelle représentation de l’impératrice y a été dévoilée. Celle-ci se trouve en fait constituée d’un portrait format poème — en anglais ! —, cachant le célèbre ta-bleau de Winterhalter réalisé en 1865 « pour remettre en question la façon dont nous représentons ce personnage féminin historique ».
Voilà comment l’impératrice a été récupérée par les modes du moment. Norbert Kettner, directeur de l'Office de tourisme de Vienne, a ainsi déclaré : « À l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, et du mois de la femme, nous corrigeons sym-boliquement une image dépassée et injuste. L'impératrice Élisabeth n'est qu'une femme parmi tant d'autres dont la mémoire collective s'est surtout souvenue pendant des siècles de son apparence. »
J.É.

La bière

C'est dans l'ancienne Égypte et la Phénicie que les auteurs signalent l'usage de la bière pour la première fois et lui donnent le nom de vin d'orge.
Hérodote attribue la découverte du vin d'orge à Osiris, en 1960 avant Jésus-Christ. D'autres attribuent la découverte du vin d'orge à la déesse Cé-rès, qui en aurait crédité les peuples dont les terres se refusaient à la végéta-tion de la vigne. De là est venu le nom de cervitia, cerevisia, ou ceria, dont Pline se sert pour désigner cette boisson, ainsi que le nom de cervoise qui, dans l'ancien langage français, désignait la bière.
C'est dans la ville de Péluse, sur les bords du Nil, que l'on préparait la meilleure bière d'Égypte appelée vin d'orge de Péluse.
Les Égyptiens appelaient zithos et curmi la bière, qui formait la bois-son ordinaire de la plus grande partie du peuple égyptien. Le zithos et le curmi différaient par la couleur, la saveur et le mode de préparation.
De l'Égypte le vin d'orge passa dans la Grèce. Un auteur grec, Antilo-chus (720 ans avant Jésus-Christ), le poète Eschyle, Sophocle, et Théo-phraste, dans son ouvrage sur les Plantes (350 ans avant Jésus-Christ), par-lent du vin d'orge germée. Aristote en fait également mention.
Les Thraces en fabriquaient en ajoutant des fruits à l'orge germée; ils l'appelaient breton.
Le zythos passa de la Grèce dans l'Italie et dans les Gaules, puis dans l'Ibérie et dans la Germanie, où il devint la boisson courante. Tacite rapporte que les peuples de la Germanie fabriquaient de la bière et en buvaient sou-vent avec excès dans leurs festins.
Les vieux chants scandinaves où cette boisson est vantée prouvent que la bière était familière aux Bretons et aux Gaulois, avant la domination des Romains. Les Gaulois ajoutaient du miel à l'orge et au froment qui servaient à fabriquer leur bière ; ils buvaient donc une bière sucrée. Comme les Ro-mains, ils appelaient cette boisson cerevisia ou cervitia.
L'ordre insensé que l'empereur Domitien, au premier siècle de l'ère chrétienne donna d'arracher les vignes dans les Gaules,contribua à rendre général l'usage de la bière dans ces contrées. Aussi était-elle la boisson po-pulaire dans le Nord de la France après le troisième siècle.
Les Anglo-saxons, ainsi que les Danois et la plupart des peuples du Nord, faisaient, à la même époque, leur boisson favorite de la cervoise.
En 1268, sous le roi Saint Louis, la brasserie de Paris fut soumise, pour la première fois, à des statuts et règlements particuliers, comme la plupart des corporations de cette époque.
Au quatorzième siècle, on appelait en France et en Allemagne, bière des couvents la bière faible, et bière des pères la bière forte. Á cette époque, le chimiste allemand Basile Valentin décrivit, la fabrication de la bière.
Il y avait à Paris, sous Louis XIV, 78 maîtres brasseurs, ce qui permet de juger de l'importance de cette industrie dans la capitale. En 1776, la cor-poration des brasseurs de Paris fut érigée en communauté. Cette organisa-tion des brasseurs parisiens dura, sans autre changement jusqu'en 1789, où toutes les maîtrises et jurandes furent supprimées.
Aux XIIe et XIIIe siècles, l'usage de la bière était général en Allemagne où l’on commença, à fabriquer des bières de garde de facile conservation, ainsi que les bières aromatiques. Les bières des Marches allemandes étaient déjà en grande réputation au XIIIe siècle, car on les expédiait en Angleterre. Les bières de Bavière, de Franconie et de Saxe avaient aussi un grand renom, ainsi que certaines bières spéciales, telles que le mumme de Brunswick et le broghan.
Vers 1550, dans les Pays-Bas, Hans Kraenne brassa pour la première fois la bière blanche de Nuremberg. La brasserie allemande était alors dans la plus grande période de sa prospérité. La bière de Rostock et de Lubeck s'expédiait en Angleterre ; 800,000 tonneaux environ partaient chaque année du port de Lubeck. C'est vers 1730, qu'on brassa pour la première fois, en Angleterre, l'ale et le porter. La fabrication de ces deux espèces de bière prit presque aussitôt l'importance qu'elle a de nos jours.
Dans un grand nombre de pays où la vigne n'est point cultivée, la bière est la boisson habituelle des habitants.
Les brasseurs flamands qui placent leur industrie sous le patronage du roi Gambrinus, l'inventeur de la bière ! Mais Gambrinus n'a jamais existé, et il n'y a ici qu'une légende populaire. D’anciens livres flamands parlent d'un roi des Flandres ou du Brabant, qu'ils nomment Gambrinus, et qui aurait vécu 1200 ans avant Jésus-Christ. On s'est aperçu, de nos jours, que l'image du prétendu Gambrinus, rappelle les traits de Jean Ier duc de Brabant, tel qu'il est représenté sur son tombeau, à Bruxelles. Or, Jean Ier régna de 1261 à 1304 et son nom, était Jamprimus. Il n'en a pas fallu davantage pour trans-former Jamprimus en Gambrinus, et faire de ce roi du Brabant le Gambrinus de la légende et le royal inventeur de la bière !
Alain Larchier

La Hulotte : une revue atypique fête ses cinquante ans

« On a un trésor merveilleux, extraordinaire : notre terre, qui est là et qu’on laisse dévasté, ruiné, éliminé de façon scandaleuse… ».  Pierre Déom.
             
Ils étaient nombreux ceux qui guettaient le facteur dès les années 70 pour réceptionner de la précieuse petite revue : La Hulotte «  le journal le plus lu dans les terriers ».
Fondée en 1972 par un jeune instituteur ardennais, Pierre Déon, qui, fuyant la société urbaine,  passionné par la Nature sous toutes ses formes, a eu l’idée de  la faire partager d’abord auprès de ses élèves, puis, de proche en proche, aux autres enfants des classes primaires du département des Ar-dennes.
C’est sous la forme d’un petit cahier au format 15x22 qu’il diffuse ce qui peut être considéré comme l’une des premières manifestations de l’écologie. La réalisation de cet opuscule est audacieuse : il est le seul maître d’œuvre  de l’ouvrage. Choisissant un sujet précis : un animal, (le hibou, le grand duc, le lynx boréal ; une plante, le lierre), il fait de longues recherches, dessine, d’une façon magistrale, avec un souci réaliste, tous les détails de l’animal ou la plante en question, mais avec une volonté affichée d’ironie, d’humour qu’il sème çà et là, pour parfaire cette entreprise péda-gogique originale et la rendre ludique pour les  petits et les grands.
Ce sont souvent des animaux mal-aimés, dédaignés ou peu connus que l’auteur nous apprend à voir sous un autre angle : la chauvesouris par exemple souvent rejetée… Il prend leur défense en allant à contre courant des idées reçues, des préjugés, de l’ignorance, incrustés dans nos esprits de-puis des temps immémoriaux.
Ce livret, vendu sur abonnement, connut dès ses premières livraisons, un succès remarquable. La beauté du graphisme en fait un livre d’art    qu’aujourd’hui les collectionneurs s’arrachent ! Les dessins à l’encre de Chine, d’une précision photographique peuvent être comparés aux aquarelles des Epoques de la nature de Buffon, aux dessins de Durer, ou à ceux de Jacques Martin reconstituant la vie romaine à la perfection dans le cadre des aventures du jeune Alix. On peut penser aussi aux croquis de Léonard… A côté, dans les marges, de petites bulles pleines d’ironie où se nichent des personnages farfelus, font un clin d’œil discret à la bande dessinée et con-trebalancent le côté sérieux de la production.
50 ans et 108 numéros à son actif. Rien ne  laissait présager un tel ave-nir pour la petite chouette qui s’envole dans l’Europe entière. Ce prodige esthétique, culturel, intellectuel a été récompensé par un Prix de « l’engagement démocratique » en 2020.
À ce jour,  160 000 abonnés dans 70 pays suivent fidèlement la vie de La Hulotte et adhèrent à l’éthique de son fondateur qui a toujours « voulu montrer la complexité, la beauté du monde. Je veux montrer que chacun des animaux, des plantes présents sur cette terre sont comme des monuments historiques… ».
Michel Loude
La Hulotte - Maison de la Nature - Rue de la Héronnière - 08240 Boult-aux-Bois

L’Alliance française

L'Alliance française de Lyon va fêter ses 40 ans ainsi que le 140e an-niversaire de la création des Al-liances françaises dans le monde, jusque dans les coins les plus recu-lés. On en dénombre aujourd’hui plus de 850, avec près de 500 000 étudiants, tous cours confondus. Parmi les membres fondateurs en 1883 on trouve Ferdinand de Les-seps, Louis Pasteur, Ernest Renan, Gustave Eiffel et Jules Verne.
Rappelons l’attachement de Jules Verne à Lyon, berceau de la famille circas-sienne des Rancy, dont il était un des intimes et pour laquelle il écrivit le roman puis la pantomime César Cascabel, créée pour le cirque en dur Rancy sur une charpente métallique d’Eiffel, installé avenue de Saxe à deux cents mètres de l'ac-tuel siège de l'Alliance française de Lyon. C'est en s'inspirant de ces rapproche-ments amicaux et culturels que cette dernière organise le 23 septembre prochain, de 10 h à 18 h, un salon du livre sous le titre Le tour du monde en 80 livres, sous l’impulsion de son vice-président Jacques Bruyas.

Pour illustrer la francophonie que défend l’Alliance française, voici l’autrice fran-co-libanaise Carole Dagher en compagnie du président de la Sélyre au Salon du livre de Nantua qui s’est tenu les 25 et 26 mars.

 

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