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Historique des éditoriaux:

Editorial et articles de la lettre numéro 72

  du 04/09/2014

Editorial de : Jean Etèvenaux

La photographie qui figure sur la couverture de ce bulletin est très représentative de ce que la Sélyre entend réaliser et de ce à quoi elle apporte sa collaboration. Elle montre un groupe d’enfants participant à une animation autour d’un des auteurs présents au salon du livre de Nantua de ce printemps — en l’occurrence Claude Secondi.

Elle illustre ainsi une activité pérenne de la Société des écrivains et du livre lyonnais et rhônalpins, associée depuis de nombreuses années non seulement à cette manifestation mais, de manière plus large, à la semaine de la lecture organisée dans le Haut-Bugey, qui mobilise divers partenaires publics, privés et associatifs. C’est un bon exemple d’une coopération entre divers acteurs mus par le souci de faire mieux connaître le livre et la lecture.

Ce salon se double de rencontres avec des élèves et, aussi, d’une dictée originale mise au point par le président de la Sélyre, avec deux niveaux : adultes et enfants. Elle est donnée à Oyonnax, montrant ainsi la complémentarité entre les deux cités autour desquelles s’organise la vie de cette partie du département de l’Ain. Le fait que l’adjoint à la Culture de Nantua soit aussi vice-président de la Sélyre ne relève évidemment pas du hasard…

Est ainsi affirmée la vocation régionale de la Sélyre qui, tout en centrant ses activités sur l’agglomération lyonnaise, n’en participe pas moins à l’activité culturelle de toute la région. Cette dernière doit d’ailleurs être entendue dans un sens large, ce qui explique pourquoi, dans chaque numéro des Lettres de la Sélyre, il est question d’ouvrages édités dans la Suisse voisine.

Nous nous trouvons actuellement juste entre l’édition 2014 du salon de Nantua et celle qui aura lieu l’an prochain, les 28 et 29 mars. D’ici là, nous aurons tenu plusieurs de nos réunions habituelles et nous vous aurons proposé deux moments exceptionnels : la Journée Claude Bernard du samedi 27 septembre et le voyage marocain autour de Saint-Exupéry du 2 au 8 novembre. Vous pouvez encore vous y inscrire et y faire participer vos amis. Appelez-nous !

Nantua : de la gastronomie au Goncourt
La 3e édition du Salon du Livre de Nantua a connu le succès avec plus de 50 auteurs, allant de la bd aux romans jeunesse — dont Alain Plas, parrain du salon jeunesse, Claude Secondi, Gilbert Lanternier, Fréderic Chamboredon, Bruno Doutremer —, en passant par les livres d’Histoire — dont l’illustre Gérard Chauvy —, de science-fiction, de cuisine — Gérald Gambier —, de romans — Isabelle de Chalon, Jocelyne Benoit.
« Je suis enchanté d’être à Nantua, charmante bourgade avec son joli lac », a souligné Pierre Lemaitre venu tout spécialement de Paris en Haut-Bugey le temps d’un week-end, et ce grâce à Christian Riotte, son oncle qui réside à Viry. Entre deux séances de dédicace, le dernier lauréat du Prix Goncourt a échangé pendant plus d’une heure avec son public sur son métier, sa perception du monde littéraire et son amour des mots, interrogé par le président de la Sélyre Jean Étèvenaux. Auparavant, il avait remis les résultats de la dictée du Haut-Bugey qui s’était tenu à Oyonnax le 1er avril précédent.
La veille, Jacotte Brazier ravissait le public avec une causerie sur sa grand-mère, la célèbre Mère Brazier, « femme à la forte personnalité mais tellement attachante qui a beaucoup fait pour la cuisine […]. Chez elle, tout était à base de beurre et de crème. Normal pour cette native de la Bresse ! […]. On allait rue Royale à Lyon ou au col de la Luère pour déguster ses spécialités : les fameux fonds d’artichauts au foie gras, la volaille demi-deuil et les quenelles ». Nantua étant aussi réputé pour sa quenelle, elle n’a pu échapper à une intronisation au sein de la Confrérie de la Quenelle sauce Nantua. Celle qui a tenu pendant plus de 30 ans le restaurant La Mère Brazier à Lyon s’est dite « heureuse d’être maintenant membre de cette vénérable institution ».
Quant à l’acteur Christian Bellegueulle et à la flûtiste Valérie Corden, ils ont régalé les papilles des convives présents avec Le dernier souper de M. Brillat-Savarin, pièce de théâtre écrite spécialement pour ce salon du livre par Jacques Bruyas.
Pour tous, ces deux jours où littérature et gastronomie se sont entremêlées furent des moments de partage et de plaisir !
Renaud Donzel

 

Vingt livres pour le centenaire de la guerre de 14
Alors que l’on commémore le centième anniversaire du début de la Grande Guerre, beaucoup d’ouvrages se rapportent, d’une manière ou d’une autre, à cette période. En voici quelques-uns qui peuvent être plus particulièrement recommandés.
Du côté des synthèses, voici d’abord la fresque qu’en donne Max Gallo à travers deux volumes qui se suivent : Une histoire de la Première Guerre mondiale. 1914 Le destin du monde (Paris, XO Éditions, 2013, 368 pages) et Une histoire de la Première Guerre mondiale. 1918 La terrible victoire (Paris, XO Éditions, 2013, 256 pages). Ajoutons-y la réédition du livre d’André Loez, La Grande Guerre (Paris, La Découverte, 2014 [première édition : 2010], 128 pages). Bien pratique s’avère, de Benoît Meyer, le Dictionnaire de la Der des Ders. Les mots de la Grande Guerre (1914-1918) (Paris, Honoré Champion, 2014, 352 pages).
La première victime fut, en quelque sorte, le fondateur de L’Humanité — qui n’avait pas grand chose à voir avec le quotidien d’aujourd’hui. Gilles Candar et Vincent Duclert dressent donc le portrait de Jean Jaurès (Paris, Fayard, 2014, 688 pages). Mais il n’y a pas que le Pcf à être mis en cause : Bernard Carayon n’a toujours pas digéré Comment la gauche a kidnappé Jaurès (Toulouse, Privat, 2014, 184 pages) ; il propose donc une lecture très non-conformiste du député de Carmaux. Quat à Paul  Marcus, il s’est attaché à Jaurès Clemenceau. Un duel de géants (Toulouse, Privat, 2014, 240 pages).
Pour en rester aux personnalités, abordons d’abord quelques militaires. Commençons par le généralissime des armées alliées, vu par Elizabeth Greenhalgh, Foch chef de guerre (Paris, Tallandier / Ministère de la Défense – Direction de la Mémoire, du Patrimoine et des Archives, 2013 [édition originale : 1996, 1ère édition française : 2008], 448 pages). On peut lui adjoindre un homme qui aurait aussi mérité le maréchalat, tel que le montre Patrick de Gmeline, Le général de Castelnau (1851-1944). Le soldat, l’homme, le chrétien (Janzé, Éditions Charles Hérissey, 2013, 248 pages). Parmi ceux qui se retrouvèrent sur la touche, on distinguera, grâce à Guy Le Mouel et Henri Ortholan, Le général de Langle de Cary (1849-1927) (Janzé, Éditions Charles Hérissey, 2013, 304 pages). Enfin, deux des protagonistes du conflit suivant ont aussi retenu l’attention avec Frédérique Neau-Dufour et La première guerre de Charles de Gaulle (Paris, Tallandier, 2013, 384 pages) et avec Henri-Christian Giraud et 1914-1918. La Grande Guerre du général Giraud (Paris, Le Rocher, 2014, 288 pages).
Trois noms parmi ceux qui sont restés connus dans le domaine des lettres. Thierry Arminjon fait revivre Henri Béraud et la guerre de 14 (Cahier Henri Béraud n° XXXV, printemps 2014, Loix-en-Ré, Association rétaise des amis d’Henri Béraud, 2014, 68 pages). Jean-Jacques Bigorgne en fait parler un autre : Je suis… Henri Alban Fournier dit Alain-Fournier (Lyon, Jacques André éditeur, 2014, 108 pages). Quant à Pierre Loti, il raconte les Soldats bleus. Journal intime (1914-1918) (Paris, La Table ronde, 2014 [1re édition : 1998], 424 pages).
Gérard Chauvy interroge : 1914. Enquête sur une guerre programmée (Paris, Pygmalion, 2014, 312 pages). Jean-François Copé, avant de se retrouver écarté du champ politique, s’était attaché à La bataille de la Marne (avec la collaboration de Frédéric Guelton, Paris, Tallandier, 2013, 160 pages). Éric Baratay s’est penché sur les Bêtes des tranchées. Des vécus oubliés (Paris, Cnrs Édition, 2013, 256 pages). Dans une belle prospective, le n° 68, juillet – août 2014 de Questions internationales se concentre sur L’Été 14. D’un monde à l’autre (1914-2014). Enfin, grâce au travail réalisé sous la direction de Maria-Anne Privat-Savigny, on découvre un dégât collatéral de la déclaration de guerre dans Lyon, centre du monde ! L’Exposition internationale urbaine de 1914 (Lyon, Musées Gadagne / Fage Éditions, 2013, 336 pages) — encore que, même si elle a été touchée, la ville s’en soit assez bien sortie.
J.É.

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