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Historique des éditoriaux:

Editorial et articles de la lettre numéro 99

  du 28/02/2020

Editorial de : Jean Etèvenaux

Rendez-vous sur le lac !

   La Sélyre n’entend aucunement prendre la place des organisateurs de salon du livre et des diverses associations qui s’en occupent. Elle a, par le passé, soutenu activement certains d’entre eux et s’est même impliquée dans leur mise en place. Aujourd’hui, plusieurs de ses membres et sympathisants participent à plusieurs d’entre eux et elle reste toujours à la disposition de qui lui demandera conseils ou assistance.
Il existe d’ailleurs un organisme régional s’occupant de les mettre en valeur, ne serait-ce qu’en les listant. Il s’agit d’Auvergne-Rhône-Alpes Livre et Lecture, qui a pris la place de l’Arald — Agence Rhône-Alpes pour le Livre et la Documentation — et qui en répertorie quelque 200 pour la seule année 2020. Bien qu’il demeure assez élitiste, ignore les associations comme la nôtre et se cantonne à une approche limitée et difficile, notamment lorsqu’on veut naviguer sur son site, il peut fournir d’intéressantes informations.
   Les salons du livre sont importants non seulement pour les auteurs, malgré les déceptions qu’ils peuvent naturellement y éprouver, mais aussi pour les lecteurs, réels ou potentiels. Il convient en effet de multiplier les contacts entre le livre et les lecteurs, y compris d’un point de vue physique, avec la rencontre entre ceux qui écrivent et ceux qui lisent. Le livre est un objet, dont il faut d’ailleurs toujours soigner l’aspect extérieur, et il doit être vu et touché. L’auteur ne peut se limiter à l’apparition d’un nom plus ou moins lointain : c’est un être de chair, dont la vie nourrit le livre mais doit aussi irriguer le monde des lecteurs.
   Voilà pourquoi, de même qu’il n’y a pas de grands et de petits écrivains, il n’y a pas de grands et de petits salons du livre. La Sélyre, qui a l’habitude de réunir tous les deux mois auteurs et lecteurs, ne peut rester indifférente devant ces salons : son action s’ajoute à celle des libraires, soucieux de mettre en valeur ouvrages et auteurs, et à celle des critiques proposant leurs réflexions — tout au moins lorsque la presse régionale s’intéresse encore à la culture.
Venez donc à Nantua comme vous allez aux autres salons !

 

La 9e édition du Salon du livre de Nantua

   70 auteurs venus d’Auvergne-Rhône-Alpes, de Bourgogne-Franche-Comté, de Provence-Alpes-Côte d'Azur mais aussi de Suisse, c’est ce que propose le Salon du livre de Nantua.
Cette année, le parrain du Salon du livre est l’écrivain Jean-Marie Rouart, de l'Académie Française. Il participera à une rencontre avec le public le samedi 15 février à 14 h 30, suivie d’une séance de dédicaces.
Parmi les auteurs présents, on peut citer les dessinateurs de bd Henri Jenfaivre et Roger Brunel, les historiens Jérôme Croyet, Gérald Gambier et Jean Étèvenaux, les romanciers Carine Fernandez, Jacques Bruyas, Robert Ferraris et Roger Royer, les auteurs de polars Dominique Bragard, Michel Lapierre et PJ Dubreuil, le grand reporter Patrick Galan, le photographe animalier Julien Arbez, le photographe Manjula Wediwardena, les poètes Aïcha Vesin-Chérif et Joëlle Vincent, le conteur Sylvain Richoux, les auteurs jeunesse Anne-Isabelle Ginisti et Valérie Lacroix.
Des animations gratuites pour les jeunes et les moins jeunes sont prévues lors de ces deux jours : lectures de contes, ateliers dessin, récitals. Des lyres et délires de la pêche en eau douce par Philippe Roman, etc.
C’est l’occasion de rencontrer des auteurs et tout autant de découvrir leurs livres !


Renaud Donzel

 

Tourisme en France

  Philibert Humm actualisent un manuel du XIXe siècle dans Le tour de la France par deux enfants d’aujourd’hui (Paris, Équateurs, 2018, 320 pages). Philippe Antoine, Danièle Méaux et Jean-Pierre Montier, eux, comparent La France en albums (XIXe-XXIe siècles) (Paris, Hermann, 2017, 394 pages). Avec Catherine Damien on parcourt les Lieux d’Histoire en France. À la découverte de 100 sites mémorables (Rennes, Ouest-France, 2019, 216 pages), tandis que Bernard Rio emmène Sur les chemins de pèlerinages en France (Rennes, Ouest-France, 2018, 256 pages) et qu’André Degon livre le Guide secret des châteaux forts (Rennes, Ouest-France, 2018, 144 pages). Pourquoi ne pas en profiter pour montrer Le goût du train (textes choisis et présentés par Christine Routier Le Diraison, Paris, Mercure de France, 2018, 128 pages) ? Enfin, sans beaucoup bouger, on suit Alexis Jenni et les Femmes d’ici, cuisines d’ailleurs. Trésors culinaires familiaux (Paris, Albin Michel, 2017, 224 pages).
L’Ouest est riche. On ne s’étonnera pas que les éditions Ouest-France à Rennes invitent à de multiples découvertes : l’Agenda des phares 2019 (2018, 70 pages), l’Agenda Bretagne 2020 des légendes (2019, sans pagination [en fait, 144 pages]) ou l’Almanach de la mer 2019 (2018, 216 pages). Toujours là-bas, Dominique Camus détaille des Contes merveilleux (2018, 384 pages), Nathalie Couilloud les Plages de Bretagne (2019, 256 pages), Alain Le Borgne les Châteaux de Bretagne. Autour de 30 sites d’exception. 30 balades (2019, 128 pages) et Le golfe du Morbihan. 22 balades et 1 randonnée en 7 étapes (2019, 128 pages), Isabelle Leize La Côte d’Émeraude. Rencontres entre ciel, terre et mer, de Cancale au Cap Fréhel (2019, 254 pages), Olivier de La Rivière Les nouveaux secrets de Saint-Malo et de ses environs (2018, 144 pages), et Pierre Bouet et Olivier Desbordes Le Mont Saint-Michel. Enluminures et textes fondateurs. Traduction française des Chroniques latines du Mont Saint-Michel (IXe-XIIe siècles) (2018, 164 pages).
Mentionnons également, dans les mêmes conditions d’édition, Isabelle Bournier et son Histoire secrète de la Normandie (2019, 144 pages) et Jean-Luc Aubarbier et son Guide secret de la Charente-Maritime (2019, 144 pages). De même, mais beaucoup plus bas sur la carte, Guillaume Barsac propose un Guide secret des Pyrénées (2018, 144 pages) et Patrick Mérienne son approche du Pays basque : entre monts et collines. 25 balades (Rennes, Ouest-France, 2018, 128 pages).
   Entrons dans le monde méditerranéen avec deux guides sur l’île de Beauté : Corse (Paris, Lonely Planet, 2018 [6e édition], 274 pages) et Corse. Petit futé (Paris, Nouvelles Éditions de l’Université, 2018, 480 pages). Tout proche, voici Alpilles – Arles – Camargue  (Le Petit Futé, Paris, Les Nouvelles Éditions de l’Université, 2018, 240 pages).
  Entamons maintenant un grand détour dans la capitale des Gaules et ses environs Claire Angot propose Lyon en quelques jours (Paris, Lonely Planet, 2017 [5e édition], 184 pages + plan détachable), qu’on peut approfondir avec Lyon. City book (Le Petit Futé, Paris, Les Nouvelles Éditions de l’Université, 2018, 248 pages) et Lyon. Lumières & confluences. Lights & confluences (photographies : Chantal Koehl, textes : Pierre Cléry, Tours, Éditions Sutton, 2018, 208 pages). Claude Ferrero ouvre son Album secret de Lyon (Rennes, Ouest-France, 2019, 142 pages) et invite à Une journée à Lyon (Rennes, Ouest-France, 2018, 142 pages).
Il ne faut pas négliger Autour de Lyon (Le Petit Futé, Paris, Les Nouvelles Éditions de l’Université, 2019, 358 pages). D’une façon plus détaillée, Luc Bolevy emmène dans Le Franc Lyonnais. Petit et grand patrimoine en Val de Saône (Gleizé, Éditions du Poutan, 2019, 160 pages) et Jean-Philippe Rey et Philippe Branche dans Villefranche-sur-Saône. Une histoire en Beaujolais (Gleizé, Le Poutan, 2019, 224 pages + plan détachable). On s’attardera avec plaisir sur les dessins de Paul Dufour : Scènes beaujolaises extraordinaires (Gleizé, Le Poutan, 2017, 96 pages). Avec Sylviane Llobell on regardera les Croix de chemin en Beaujolais des pierres dorées (Gleizé, Le Poutan, 2019, 144 pages) et avec Jean-Baptiste Martin et Anne-Marie Vurpas on se penchera sur Le parler des gones des origines à aujourd’hui. Découverte et initiation (Gleizé, Éditions du Poutan, 2019, 160 pages).
Dans les pays d’Ain et au-delà on prendra aussi son temps. Gérald Gambier fait admirer Châtillon-sur-Chalaronne (Mirabel, Idc Éditions, 2019, 96 pages). Claude Secondi, Renaud Donzel et les élèves de CM2  de l’école des 3 Colonnes d’Izernore 2018-2019, avec le soutien d’Ève Neyret et Julien Darme, remontent D’Isarnodurum à Izernore (Mirabel, Idc Éditions, 2019, 120 pages) tandis que Dominique Erster étale le Retord. Une terre d’histoire et de légendes (Mirabel, Idc Éditions, 2019, 96 pages). Juste après, Claire Angot, Christophe Corbel, Régis Couturier et Édouard Bal plongent en Savoie Mont-Blanc. Pour découvrir le meilleur de la région (Paris, Lonely Planet, 2016 [2e édition], 352 pages). Grâce à Philippe Ertlen, on pourra s’adonner au Ski de randonnée. Vallée d’Aoste. Val Ferret – Vallée Centrale – Vallée du Grand-Saint-Bernard – Valpelline – Valtournenche – Val d’Ayas – Val de Gressoney – Val de Cogne – Valsavarenche – Val de Rhêmes – Valgrisenche – Vallée du Petit-Saint-Bernard – Val Venny (Genève, Olizane, 2018, 320 pages).
   Un petit tour, maintenant, en Auvergne (Le Petit Futé, Paris, Les Nouvelles Éditions de l’Université, 2019, 528 pages), à compléter, en compagnie de Daniel Brugès, par une Promenade dans mon Auvergne (Clermont-Ferrand, de Borée, 2018, 120 pages [foliotées de 5 à 124]) et par Clermont-Ferrand. Escapades en Puy-de-Dôme. City book (Le Petit Futé, Paris, Les Nouvelles Éditions de l’Université, 2018, 240 pages). Puis Anne Baud et Christian Sapin s’incrustent dans Cluny. Les origines du monastère et de ses églises (avec la collaboration de Walter Berry, Anne Flammin et Fabrice Henrion, Paris, Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques, 2019, 224 pages). Daniel Bernard ouvre son Guide secret du Berry (Rennes, Ouest-France, 2019, 144 pages).
   Il ne reste plus qu’à arpenter, de façon littéraire, sous la conduite de Françoise Mobihan, Le Paris de Maupassant (Paris, Éditions Alexandrines, 2018, 124 pages) et, sous celle de Denis Tillinac, les Boulevards des Maréchaux (Paris, Le Dilettante / La Table ronde, 2018 [1re édition : 2000], 432 pages).


Jean Étèvenaux

 

Un exploit : le Mahâbhârata en bd

   Se définissant comme spécialisée dans la spiritualité, l’écologie, le voyage, l’ethnologie et la philosophie, la maison d’édition ardéchoise Hozhoni (troupeau, en ouzbek) a été fondée il y a six ans. Attachant de l’importance à la forme, elle publie des livres originaux et de belle qualité. En 2017, elle avait sorti une première bande dessinée, consacrée à Matsuo Bashô, un très grand poète japonais du XVIIe siècle, considéré comme le maître du haïku. Elle propose cette fois la transcription en bd du Mahâbhârata, une des épopées fondatrices de la civilisation hindoue.
Sans tomber dans l’avalanche des superlatifs, on doit relever qu’il s’agit du plus grand poème jamais composé, avec 81 936 strophes réparties en dix-huit livres. S’il a été écrit après l’Iliade et l’Odyssée — avec lesquels des spécialistes de l’indo-européen comme Georges Dumézil ont établi des analogies —, il est bien plus long que l’œuvre attribuée à Homère. On ne s’étonnera donc pas que le livre proposé corresponde à dix albums ordinaires…
Pouvant être traduit par la Grande Guerre des Bhârata ou la Grande Histoire des Bhârata, cette geste date des derniers siècles avant notre ère et constitue la saga relatant des hauts faits essentiellement guerriers remontant à la fin du premier ou du deuxième millénaire avant le Christ. Mélange d’histoire et de mythe, elle permet de comprendre un monde fort différent du nôtre. Cet ancrage est d’ailleurs manifesté par la présentation, dans l’ouvrage, des principaux personnages avant même le début du récit ; on y trouve à la fois les grandes divinités comme Ganesha — le dieu à tête d’éléphant auteur présumé du Mahâbhârata —, Krishna et Shiva et les protagonistes humains comme les Pandava et les Kaurava, deux clans de cousins luttant les uns contre les autres.
   Il faut prendre le temps de s’immerger dans cette longue succession de conflits et de relations en tous genres à la forme desquels nous ne sommes pas habitués. C’est là qu’intervient le talent de Jean-Claude Carrière, servi par le dessin éprouvé de Jean-Marie Michaud. L’écrivain n’est pas seulement scénariste et metteur en scène, mais sans doute avant tout conteur, ce qui explique qu’il se soit en quelque sorte retrouvé dans ce très long texte qu’il a investi au point de le transcrire et de l’interpréter. Il en avait d’ailleurs déjà donné des versions écrites à plusieurs reprises.
Il faut enfin signaler qu’existe, en Inde, une adaptation dessinée par Dilip Kadam et réalisée par plusieurs dizaine de scénaristes entre 1985 et 1989 en quelque 42 épisodes. On pourrait y ajouter des fascicules publiés en hindi et en anglais ainsi que ceux produits dans l’île de la Réunion et généralement édités en français ; mais les uns et les autres sont avant tout orientés vers des héros historiques et mythologiques, ce qui n’est d’ailleurs pas sans recouper le contenu du Mahabhârâta.


Gihé

 

 

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