Editorial de : Jean Etèvenaux
Les salons du livre demeurent fort utiles, il convient de le rappeler. Non seulement parce que la Sélyre apporte régulièrement son concours à certains d’entre eux, comme, au début d’avril, à celui de Nantua ou, plus tard, à celui de Poule-Les-Écharmeaux, mais parce qu’ils fournissent autant d’occasions de faciliter le contact avec les livres et les auteurs. L’un des buts de la Sélyre consiste justement à promouvoir toutes ces relations pour rapprocher le grand public de la lecture.
Bien entendu, on objectera que, face aux grandes manifestations comme celles de Paris, les 21, 22, 23 et 24 mars, ou de Genève, les 30 avril, 1er, 2, 3 et 4 mai, ceux qui se déroulent un peu partout ne disposent pas de la même aura et font surtout appel à des auteurs qu’on qualifierait à Paris de « provinciaux ». Profitons-en pour bien préciser que celui de Nantua verra la présence de Pierre Lemaitre, récompensé il y a peu par le Goncourt pour son Au revoir là-haut. Mais, au-delà de ce cas particulier, il n’est que justice de mettre en avant ceux qui écrivent au milieu de nous en s’inspirant de la vie de tous les jours. Et, si l’on objecte que, parmi toutes les personnes que l’on croise sous les chapiteaux de nos villes et de nos villages, il en est dont la qualité littéraire, la valeur du témoignage ou l’intérêt du thème peuvent sembler sujets à caution, cela concerne également un certain nombre des titres publiés « nationalement » — comme l’attestent les ventes réelles de quelques-uns…
À dire vrai, la question demeure surtout celle de la place présente et à venir de l’écrit. Celui-ci n’est pas mort et ne mourra pas, car il reste indissociable de la civilisation d’aujourd’hui comme de celle d’hier. Il n’a pas toujours connu l’imprimé et il utilise aujourd’hui avec adresse les supports électroniques. Mais, face à l’immédiateté de l’image et du son et aux facilités de la communication immédiate, il préserve la possibilité du recul, de la réflexion et donc de la confrontation qui évite de se satisfaire à moindre coût. Savoir organiser ses idées parce qu’il faut les écrire et prendre le temps de comprendre celles des autres parce qu’il faut les lire demeure bien plus vital que le sens de la répartie ou la capacité du bon mot, certes agréables sur le moment mais dont il ne demeure souvent pas grand-chose.
Les salons du livre apportent donc leur pierre à la construction d’un monde où l’on saura encore réfléchir et où l’on n’aura pas peur de penser par soi-même. Cette justification de leur existence serait déjà à elle seule suffisante.
Le classement des livres d’Histoire en 2013
Livres Hebdo du 31 janvier 2014 a fourni d’intéressantes données concernant l’édition des livres d’Histoire en 2013. D’abord les meilleures ventes avec un tableau des cinquante premiers titres du genre (tableau pages suivantes), ensuite en fournissant des chiffres précis sur :
1) la production : 2 758 titres nouveaux et nouvelles éditions sur l’année — contre 2818 en 2012 ;
2) la répartition : l’histoire de France l’emporte (23,6 %) devant le régionalisme (22,9 %) et l’histoire de l’Europe (22,2 %), l’histoire des autres continents (12,2 %), l’histoire ancienne (12 %), enfin les généralités (7,1 %).
3) les principaux éditeurs : le groupe Editis — qui comprend notamment Perrin, Pocket, Robert Laffont, XO, La Découverte, Acropole, Presses de la Cité — avec 21.2 %, devant Hachette livre — avec notamment Le Livre de poche, Larousse, Fayard, Pluriel, Armand Colin — totalisant 15, 8 %, puis Madrigall — dont Folio, J’ai Lu, Flammarion, Gallimard, Librio, Pygmalion — avec 13,2 %. Viennent ensuite Le Seuil (6.5 %), Michel Lafon (4,5 %), Tallandier (3, 8 %), Albin Michel (3,6 %) et les PUF (1,5 %) ; les 29, 9 % restant sont classés « autres éditeurs ».
Gérard Chauvy
Voyager en France
En toutes saisons, mais plus particulièrement durant les périodes de vacances, il est agréable de voyager en France et de savoir s’arrêter. On aura ainsi une vue d’ensemble des richesses à parcourir avec l’étude de Marie Faget, Patrimoine mondial de la France (Rennes, Ouest-France, 2013, 188 pages), tandis que, en compagnie d’Anne Belondrade, on détaillera les Villages de France aux noms burlesques (Rennes, Ouest-France, 2013, 144 pages). Grâce à Renée Grimaud, on pourra connaître les Petites histoires des grands châteaux (Rennes, Ouest-France, 2013, 212 pages), mais aussi les Sites gaulois en France (Rennes, Ouest-France, 2013, 144 pages). Pour la belle saison on réservera, de Daniel Start, les Baignades sauvages en France. Les plus beaux lacs, rivières, cascades et piscines naturelles de France (Rennes, Ouest-France, 2013, 254 pages).
Laissons-nous conduire par Ludivine Fasseu dans les Maisons hantées et autres lieux étranges en Nord-Pas-de-Calais (Rennes, Ouest-France, 2013, 192 pages), par Valérie Coulet dans le Guide secret de la Champagne-Ardenne (Rennes, Ouest-France, 2013, 144 pages) et par Nicolas Moreau-Delacquis dans La Lorraine à vélo par les véloroutes et les voies vertes (Rennes, Ouest-France, 2013, 144 pages). Plus à l’ouest, Pierrick Gavaud emmène dans La Bretagne à vélo. Le canal de Nantes à Brest et la Vélodyssée (Rennes, Ouest-France, 2013, 160 pages) et François-Marie Lusel égrène les Contes de Basse-Bretagne (collecte choisie et présentée par Françoise Morvan, Rennes, Ouest-France, 2013, 384 pages), tandis que Louis Laforge, sous la direction de Patrick de Carolis, expose Le Mont-Saint-Michel (Paris, Chêne, 2013, 256 pages).
Voici maintenant notre très riche région, présentée par Danielle Lecigne, Christophe Magnette, Charlotte Mounard, Fabien Rivier, Clémence Ronze et Denis Tardy, à travers Compostelle : présence en Rhône-Alpes (Lyon, Emcc, 2013, 192 pages). Sur sa métropole, on verra d’abord, avec Gérald Gambier, comment Découvrir Lyon et son patrimoine mondial (Châtillon-sur-Chalaronne, La Taillanderie, 2013, 96 pages), puis on lira Lyon (Petit futé, Paris, Nouvelles Éditions de l’Université, 2013 [5e édition], 552 pages) et Lyon en quelques jours (Paris, Lonely Planet, 2013 [3e édition], 176 pages + plan détachable), mais aussi Autour de Lyon (Petit futé, Paris, Nouvelles Éditions de l’Université, 2013, 384 pages), sans oublier de percer, avec Claude Ferrero, Les nouveaux secrets de Lyon et de ses environs (Rennes, Ouest-France, 2013, 144 pages. Dans le Beaujolais, on se dirigera, avec René Boncompain et Janine Meaudre, vers Arnas mon village (Gleizé, Éditions du Poutan, 2013, 160 pages), avec Perrine Guyot, vers Ouilly. Histoire d’un village écartelé (Gleizé, Éditions du Poutan, 2013, 70 pages) et, avec Ghislaine de Brébisson, Janine Meaudre et Simone Vogelgesang, à travers les Trésors cachés de Villefranche-sur-Saône (Gleizé, Éditions du Poutan, 2013, 326 pages + 2 rabats de couverture) ; on en profitera pour apprécier, sous la plume de Guy Jacquemont, l’Art de vivre à la française en Beaujolais (Paris, Chêne, 2013, 102 pages).
Laissons à He Yifu le soin de décrire Le voyage d’un peintre chinois dans les Alpes (Rennes, Ouest-France, 2013, 160 pages). Suivons Pierrick Eberhard au milieu des Jardins en Rhône-Alpes. Vingt siècles d’histoire (Veurey, Le Dauphiné libéré, 2013, 48 pages [foliotées 52 avec les 4 de couverture]), puis Nerte Fustier-Dautier dans les Bastides et jardins de Provence (Marseille, Parenthèses, 2013, 304 pages) ; Stanislas Alaguillaume et Isabelle Jacquelin montrent comment Créer son jardin méditerranéen (Rennes, Ouest-France, 2013, 144 pages). Pas très loin, Colette Berthès déroule son Guide secret de Toulouse et de ses environs (Rennes, Ouest-France, 2013, 144 pages) alors que Daniel Jamrozik propose Le canal du Midi à vélo de Toulouse à l‘étang de Thau (Rennes, Ouest-France, 2013, 144 pages).