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Historique des éditoriaux:

Editorial et articles de la lettre numéro 53

  du 07/05/2010

Editorial de : Jean Etèvenaux

Avril. Voilà un mot qui sonne bien en ce début de printemps, surtout que celui-ci s’est fait plus que désirer. Mais la fin du mois s’est révélée particulièrement propice à la Sélyre, qui a pu organiser à l’hôtel de ville de Lyon une rencontre littéraire et conviviale qui restera dans les mémoires.
L’invitée d’honneur en était Nicole Avril. Notre romancière lyonnaise venait en effet de publier son Voyage en Avril (Plon) qui constitue un retour sur elle-même où la ville de son enfance et de son adolescence tient une place de choix. Elle nous avait fait l’amitié de venir répondre à nos questions en public après avoir dédicacé son ouvrage à la librairie Rêves de mots (66, rue Duguesclin, dans le sixième arrondissement) et avant de passer dans l’émission de Surf TV, l’émission de télévision sur le net de notre ami Daniel Dubois (consultable par le lien http:
//www.surftv.fr/nicoleavrillivreplateauhalles_unmaidix.html).
Ce moment exceptionnel — pour lequel vous aviez tous reçu un carton d’invitation — a été placé sous le signe de la pertinence et de la bonne humeur par Thérèse Rabatel, adjointe au maire de Lyon déléguée à l'Égalité femmes-hommes, aux Temps de la ville et aux Handicaps. Elle remplaçait notre président d'honneur Gérard Collomb, sénateur-maire de Lyon,empêché de nous accueillir. Le comédien Michel Le Royer, résident intermittent de la capitale des Gaules, était également présent et a lu des extraits du recueil de Patrice Queneau.
En effet, ce sont Thérèse Rabatel, Nicole Avril et Michel Le Royer qui ont remis leurs prix aux trois lauréats 2009 de la Sélyre :

De nombreuses personnalités avaient demandé de les excuser, tels le député Jean-Louis Touraine, premier adjoint — mais l’un de ses prédécesseurs, Jean-François Mermet, était là —, ou notre fidèle Mick Micheyl. Certaines, comme Najat Vallaud-Belkacem, adjointe au maire et conseillère générale, ou Denis Broliquier, ont réussi à venir passer un moment en notre compagnie.

Dans la salle, les membres de la Sélyre côtoyaient d’anciens lauréats, les représentants d’associations et les amis des promus du jour. Les discussions ont pu ensuite se poursuivre longtemps autour du cocktail préparé par la Tassée et offert par la municipalité.
À notre prochaine rencontre il sera également question de lauréat puisque sera dévoilé celui qui, quelques heures plus tôt au restaurant Le Théodore de notre ami Robert Perret, aura reçu le Prix André Mure. Ce dernier, rappelons-le, récompense quelqu’un qui, dans l’esprit de l’ancien adjoint à la Culture, a honoré le patrimoine lyonnais par l’art, la littérature ou la gastronomie.
Rendez-vous donc le jeudi 3 juin à notre habituelle salle François Sala.

Dans la France de la Seconde Guerre mondiale :
Période éminemment sensible dans une mémoire collective plus ou moins reconstruite selon les impératifs des époques ultérieures, la Seconde Guerre mondiale suscite toujours d’intéressantes études. Celles-ci permettent de saisir ce qui s’est déroulé aussi bien en levant le voile sur certains aspects jusque-là peu connus qu’en replaçant les événements dans la perspective d’alors. Cette véritable démarche historienne aide à une appréciation mesurée qui, sans exclure les jugements moraux que tout citoyen peut porter sur les engagements et les actions des uns et des autres, donne à comprendre les personnes et les comportements.
Spécialiste attentif et chevronné, maniaque des archives et familier de nombreux témoins et acteurs, Gérard Chauvy a eu l’excellente idée de décortiquer Le drame de l’armée française du Front populaire à Vichy (Paris, Pygmalion, 2010, 696 pages). Il montre ainsi la continuité des politiques — ou l’absence de politiques ! — entre les gouvernements de gauche et de droite ainsi que les carences des chefs militaires tout comme les rapports de ceux-ci avec le pouvoir civil. Loin de la propagande et des raccourcis, l’auteur n’est pas loin d’exposer que la défaite de 1940 se trouvait en germe dans les conditions de la victoire de 1918, ce qui n’a pourtant pas empêché la France d’être présente aux capitulations de 1945.
  Ancien de la Raf, Alistair Horne avait sorti en 1969 Comment perdre une bataille. Mai 1940. Le texte est aujourd’hui heureusement réédité (Paris, Tallandier, 2010, 480 pages), car il donne cette vision typique de l’allié britannique déçu par les Français, tant sur le plan politique que militaire. En même temps, l’ironie perceptible quand il est question des changements, pour ne pas dire des palinodies, observés chez les Français se transforme en une réelle affection pour un peuple accablé par trois confrontations avec l’Allemagne en soixante-quinze ans. On sait que l’un des enjeux se trouva sur la mer avec les bâtiments français. Bernard Costagliola examine donc La marine de Vichy. Blocus et collaboration juin 1940-novembre 1942 (Paris, Tallandier, 2009, 434 pages), approche inédite de la « drôle de guerre franco-anglaise » à partir de Mers el-Kébir.
À l’intérieur du territoire métropolitain, on se penchera avec gourmandise sur l’étude détaillée d’André Mollard, 1940-1945. La Deuxième Guerre mondiale en Savoie. Les Mouvements unis de la Résistance, Armée secrète (Chambéry, Union départementale des combattants volontaires de la Résistance, 2006, 360 pages). Elle en apprend beaucoup sur l’organisation des divers groupes ainsi que sur les visées politiques concernant notamment le Val d’Aoste. Un autre type de combattants est décrit dans l’étude de Jean-François Muracciole, Les Français libres. L’autre Résistance (Paris, Tallandier, 2009, 430 pages) : à côté des affrontements réguliers avec les troupes vichystes, où furent respectées les lois de la guerre, il y eut des épisodes beaucoup plus durs et des coups cruels portés par les forces allemandes.
La variété des engagements chez les « gaullistes » correspondait à une société française beaucoup plus éclatée qu’on ne le croit généralement. Il en a été de même avec Les Cagoulards dans la guerre (Paris, Albin Michel, 2009, 288 pages). Philippe Bourdrel, spécialiste de ce mouvement et de l’épuration, leur consacre cet ouvrage qui ne fait qu’ajouter à la perplexité qu’il a toujours inspirée : la diversité des trajectoires et l’habitude de la clandestinité ne permettent pas, comme la justice en a fait l’expérience, de démêler aisément l’écheveau… Quant à Vincent Giraudier, en pénétrant Les bastilles de Vichy. Répression politique et internement administratif, 1940-1944 (Paris, Tallandier, 2009, 272 pages), il montre la continuité et les innovations par rapport au système mis en place par la IIIe République.
J.É.

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