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André Mure

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Né le: 16/08/1922

Adresse: Lyon

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Une Allée André Mure a été inaugurée le 23 juin 2012 dans le nouveau quartier de la Confluence (Lyon 2ème).

 

Biographie:

           André Mure est né à la Croix-Rousse. S'il a déroulé son enfance à Lyon, "Rue du Parfait-Silence", il vit depuis vingt-cinq ans au Tonkin, à Villeurbanne, "un quartier que j'ai toujours aimé... Autrefois pour son marché aux puces de la place Rivière, où je venais avec mon père le dimanche matin".
Son père était dans la photo depuis toujours : l'un des premiers à utiliser les autochromes Lumière. Sa mère qui avait fréquenté les chorales, chantait des airs d'opérette ou d'opéra en faisant sa cuisine : "Tout ça m'a intéressé très tôt au cinéma, aux arts plastiques, à la musique, au théâtre... J'ai fréquenté Planchon rue des Marronniers du temps de Rocambole. Je suis heureux de le retrouver à Villeurbanne..."
Après la Martinière, la maladie stoppa ses études de chimie. Il fit du journalisme, de la critique d'art, dirigea la rédaction d'une revue de rock, "Bonjour les Amis". En même temps, il s'occupait dans "Le Progrès" d'une page qui s'intitulait "Interdit aux plus de dix-huit ans" et qui s'adressait aux jeunes...
             En 1977, il devint l'adjoint aux affaires culturelles de Francisque Collomb. Il devait le rester douze ans, créant (entre autres) l'Espace lyonnais d'art contemporain (ELAC), trois symposiums de sculpture, "Octobre des Arts", l'Institut Lumière...
Depuis 1988, il est à Paris, au ministère de la Culture. Jusqu'en 1994 il est délégué général au Conseil supérieur du Mécénat culturel. Il a créé le Club C3 (Culture-Création-Communication) pour apporter aux jeunes des moyens de s'insérer dans la vie de la cité. C3-Style est une réussite totale, procurant des commandes de New York à Tokyo, de Melbourne à Ottawa à de jeunes stylistes régionaux, créant ainsi des dizaines d'emplois !
         Il publie régulièrement des romans pour "porter témoignage" sur la réalité d'aujourd'hui. Et le critique du Monde recommande de lire ses ouvrages "Montée de l'Observance", "Le Brésilien", "Le Chaudron du diable" : "Ils en apprennent plus que de longues études sur les problèmes des banlieues et des quartiers déshumanisés par un urbanisme sauvage...". A.M.

             L’homme élégant à l’oeil vif et au sourire malicieux, qu’il feignait de dissimuler derrière ses grosses lunettes rondes en écaille, respirait le charme, la volonté et la force tranquille de celui qui a vécu à la hauteur de ses rêves jusqu’à son dernier souffle. À 84 ans, André Mure livrait au Progrès le lundi ses « petits fours... tout » à la fois savoureux et désinvoltes. La disparition de cette chronique après celle « des petits riens » de son compère Bernard Frangin marque la fin d’une époque.
Ces deux humanistes, aussi épicuriens qu’inclassables, aimaient se retrouver dans l’artère historique de la presse lyonnaise à la Tassée pour partager tout simplement un petit moment de bonheur. Avec eux, une page de l’histoire de la presse vécue avec une authentique passion, se tourne. Coïncidence ? Tous deux avaient débuté leur carrière journalistique avec le même maître de stage, le très distingué et charmant chef de la locale Joseph Barraud, grand-père de notre confrère François Mailhes.

      Son existence aurait pu être celle, toute tracée, d’un bon négociant, à l’image de son père Adrien, qui tenait boutique rue Victor-Hugo. Mais André Mure nourrissait déjà de multiples passions qui l’animeront toute sa vie : photo, courses de chevaux, gastronomie, écriture, peinture, musique, art contemporain... André Mure n’était pas du genre à tracer des frontières entre les genres, bien au contraire, il était curieux de tout et s’imprégnait de chacune de ses passions qui allaient jalonner son impressionnant parcours.
Rien de mieux pour comprendre la photo que de devenir photographe. Et pour comprendre la société... De se glisser dans la peau d’un photographe de presse.
Ce sont les chevaux qu’ils lui mettront le pied à l’étrier du journalisme. Il s’essaiera comme chroniqueur hippique avant de devenir chroniqueur tout court. Un métier qu’il exercera en indépendant avant de signer un bail de 55 ans avec le Progrès !

    Un précurseur curieux et désinvolte

    En 1954, il participait aux rencontres de Résonances lancées par Régis Neyret et Maurice Montans, artisan de la 1ére télévision lyonnaise. A cette époque, il faut savoir que la culture ne s’appréciait que durant le week-end. Les artistes « parisiens » arrivaient le vendredi et s’arrêtaient à l’heure de l’apéro au « Morateur » rue Grôlée, un lieu qui n’avait pas encore deux étoiles mais brillait déjà de mille feux. André Mure, grâce ou à cause d’un papier paru dans le Progrès-Soir donna un sérieux coup de projecteurs à ces rencontres. Régis Neyret dû les arrêter car elles devenaient fréquentées par trop de « poétesses ».
Dans les années 60, on lui confie la direction d’un journal concurrent de « Salut Les Copains » intitulé « Bonjour les amis ». Dès lors, avec sa femme Claudette, qui n’était pas étrangère à l’affaire, il fréquente assidûment le Palais d’hiver et la Côte d’Azur en compagnie des vedettes des 45 tours. Il créa même l’émeute, rue de la République, en accompagnant Claude François au Progrès. Le journal des amis s’arrêta avec la fin des années Yé-Yé.

    Amoureux des arts de « tous » les arts, à commencer par ceux de la table, André Mure propose à Régis Neyret une rubrique gastronomique à insérer dans Résonances en plus de ses critiques d’art. Celle-ci préfigurera le fameux guide gastronomique « Lyon Gourmand » sorti en 1970 et aujourd’hui réalisé par son fils Christian.

    « A la fois journaliste et homme public, André Mure savait nouer des contacts moins institutionnels » confie son ami et confrère Paul Gravillon. « C’est une espèce de franc-tireur officiel, un avant-gardiste à la tête de chroniques actives qui provoquaient le débat…/… Il était un électron libre partout, même en politique », poursuit-il. Rappelons qu’il avait quitté sa famille politique pour se rallier à Mitterrand et permettre ainsi le financement par l’Etat des projets culturels lyonnais faisant déjà l’objet de mécénat privé. Si Pierre Mérindol, autre figure du Progrès, a su percer les secrets du milieu, André Mure avait su infiltrer tous les milieux.

           Un personnage lyrique qui jouait son propre rôle

           Son ami et complice, Jean-Jacques Lerrant, le dépeint comme un journaliste curieux et désinvolte qui aime autant les lueurs de sa ville que ses cotés obscurs et secrets : « il en connaissait tous les complots et avait même un goût particulier pour ses épices » confie-t-il. Pour lui, André Mure était un personnage lyrique qui sa vie durant, aura joué son propre rôle. Nous le revoyons tous avec son grand chapeau et son écharpe à la Bruand. À la fois séduisant et attachant il vous exhortait à vous asseoir à la table d’un jeune chef, fier de recevoir le fondateur de Lyon gourmand, et vous livrait les dernières anecdotes avec la truculence et la verve qu’on lui connaissait. Séducteur, il trouvait toujours le mot juste pour dépeindre le pittoresque d’un personnage qu’il soit très commun ou hors du commun.
La vie est simple avec André Mure, la passion engendre la fonction. Il aimait participer à la vie locale. Son amour des arts le conduira tout naturellement au poste d’adjoint au maire de Lyon, chargé de la culture. Un poste qu’il partagera avec Joannès Ambre avant de récupérer la totalité du poste durant deux mandatures sous Francisque Collomb.
A ce titre, les Lyonnais lui doivent de nombreuses institutions, dont on connaît le succès aujourd’hui, comme le marché de la création, mais aussi l’Institut Lumière, la Maison de la danse, le club C3, chère à Gisèle Lombard et l’Elac qui préfigurait le musée d’art contemporain qu’il a bâti en formant une trilogie active avec ses complices René Déroudille et Jean-Jacques Lerrant.

André Mure était un précurseur habité d’on ne sait quelle prescience. Il en voudra longtemps à Michel Noir d’avoir supprimé son salon du livre qu’il avait créé avec Xavier Lejeune. Mais cela ne l’empêchera pas de l’accueillir, grand seigneur, en qualité d’auteur – à l’occasion de la sortie d’un livre sur l’économie - à l’académie du Merle Blanc qu’il présidait depuis la disparition d’Edmond Locard. En véritable directeur littéraire, il recevait chaque jeudi autour d’une table de l’institut Vattel tout le gratin lyonnais et même dauphinois… C’est lui qui le disait… André Mure savait aussi ne pas se prendre au sérieux.

    Serge Tonioni :
           Il faudrait plusieurs ouvrages pour rassembler les souvenirs d'André Mure. Heureusement, le prévoyant André Mure est l’auteur d’une dizaine de livre dont le plus autobiographique est : « Lyon, mon pays », publié aux éditions des traboules.

Bibliographie:


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