Jean Etèvenaux
Né le: 28/04/1947
Adresse: 49, rue du Grand Roule - F-69350 La Mulatière
e-mail: etevenaux.jean@gmail.com
Site web: voir fiche wikipedia
Membre de:
- Lions Club (Lyon-Bellecour)
- Club de la Presse de Lyon
- Association des journalistes professionnels de la région lyonnaise
- Association des écrivains et des amis des lettres catholiques
- Souvenir napoléonien - Confluences francophones
- Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon
- Académie du Merle blanc
- Alliance française de Lyon
- Société des écrivains et du livre lyonnais et régionaux
Adhérent(e) à la Sélyre
Distinctions:
- docteur en Histoire et diplômé de l'Institut d'études politiques
- chevalier des palmes académiques, chevalier de l’ordre de Saint-Grégoire-le-Grand, membre de l’Association des chevaliers pontificaux
- médaille d'argent de la Société d'encouragement au progrés
- bibliothècaire en chef honoraire de l'Université de Lubumbashi (Congo-Kinshasa)
- Officier académique de l'Accademia internazionale Greci-Marino - International Writer of the year 2003
Biographie:
activités journalistiques (carte de presse n°41 679)
- Le Journal Rhône-Alpes (1977-1987), notamment comme rédacteur en chef adjoint et éditorialiste
- Le Dauphiné libéré (1987-1991)
- Missi (directeur rédacteur en chef depuis 1992) - collaborateur de l'agence Acip (depuis 2003)
- Pôle et tropiques (rédacteur en chef/directeur délégué 1996-2003)
- collaborateur de l'agence Acip (depuis 2003)
- comité de rédaction de la Revue du Souvenir Napoléonien (depuis 2006)
- ancien collaborateur de Lyon Figaro, des Petites Affiches lyonnaises et de Radio France Lyon
- ancien correspondant rhônalpin du journal de Lausanne Le Nouveau Quotidien (1991-1993)
- co-fondateur de la revue L'Astrolabe (1968-2000)
- enseignement secondaire (Paris, Lubumbashi, Lyon) : français, latin, histoire, géographie, instruction civique et initiation économique.
- supérieur : - cours de communication
- à l'Université Jean Moulin Lyon 3,
- à l'Université Pierre Mendès France Grenoble 2,
- à l'école française des attachés de presse,
- à l'Institut supérieur de communication et de publicité (Paris et Lyon) et à l'école supérieure de communication
- chargé de cours
- à l'Université Vie active de l'Université catholique de Lyon,
- à l'Université Inter-âges de l'Ain,
- à l'Université Tous âges de l'Université Lumière Lyon 2,
- à la Formation appliquée continue de l'Université Jean Moulin Lyon 3 et à l'Université pour Tous de l'Université de Saint-Etienne
- secrétaire-délégué de l'Association des chefs d'entreprise libre (1975-1976)
- directeur de cabinet du maire de Perpignan (1995)
Bibliographie:
- Mademoiselle de Quincié, Paris, France-Empire, 1989, 288 pages
- Fouché, Bourg-en-Bresse, La Taillanderie, 1990, 208 pages
- Bicentenaire des Ets A. Rey éditeur-imprimeur [partie historique], Lyon, A. Rey, 1991, 160 pages
- Lyon 1793, Lyon, Horvath, 1993, 160 pages
- Saint Irénée, préface du cardinal Albert Decourtray, Lyon, Lugd, 1994, 96 pages
- Jacquard, Lyon, Lugd, 1994,104 pages
- Jean Moulin, Lyon, Lugd, Lyon, 1994, 112 pages
- commentaire historique d’Honoré de Balzac, Le colonel Chabert, Lyon, Horvath, 1994, 124 pages
- Rabelais, Lyon, Lugd, 1995, 96 pages
- en collaboration : La fresque des Lyonnais, Lyon, Les Créations du Pélican, 1995, 160 pages
- La cuisine lyonnaise, préface de Raymond Barre, Bourg-en-Bresse, La Taillanderie, 1996, 64 pages
- édition de : La France à la conquête du Pacifique - Correspondance de l’élève-officier Achille Amet (1849-1854), Paris, Osmondes, 1996, 208 pages
- édition de : Quand Rhône-Alpes faisait la langue française, Champagne-au-Mont-d’Or, Fondation Bullukian, 1996, 96 pages
- en collaboration : Rendez-vous à Lyon, Lyon, Michèle Neyret Communication, [1997], 200 pages
- La droite a-t-elle encore un avenir ?, Paris, François-Xavier de Guibert, 2001, 224 pages
- en collaboration : Cent ans de mairie à Lyon, Villeurbanne, Le Mot Passant, 2001, 124 pages
- Aqueducs romains de Lyon, Châtillon-sur-Chalaronne, La Taillanderie, 2002 [1re édition : 1995], 64 pages
- Gastronomie en Rhône-Alpes, Châtillon-sur-Chalaronne, La Taillanderie, 2003, 32 pages
- Histoire des missions chrétiennes, préface du cardinal Philippe Barbarin, Saint-Maurice, Saint-Augustin, 2004, 296 pages
- Les grandes heures de Lyon, Paris, Perrin, 2005 [1re édition : 1992], 564 pages
- Impressions de Lviv-Ukraine [avec Christian Bellegueulle et Jacques Bruyas], Lyon, Licorne, 2005, 84 pages
- Lyonnaises d’hier et d’aujourd’hui [avec Bernadette Angleraud, Marie-Christine Bôle du Chaumont et Catherine Pellissier], Lyon, Bellier, 2005, 208 pages
- Napoléon III, Paris, De Vecchi, 2006, 192 pages
- Napoléon face à Dieu. Essai sur les croyances personnelles et sur la politique religieuse de l’Empereur, Paris, Éditions Osmondes, 2007, 180 pages
- en collaboration, sous la direction de Ronald Zins : Lyon sous le Consulat et l’Empire, Reyrieux, Horace Cardon, 2007, 304 pages
- en collaboration, sous la direction de Pierre Milza : Napoléon III, l’homme, le politique, Saint-Cloud, Napoléon III Éditions, 2008, 496 pages
- La soierie lyonnaise, Châtillon-sur-Chalaronne, La Taillanderie, 2008 [1re édition : 2003], 64 pages
- L’Europe des migrations. Des millénaires d’arrivées et de départs, Turquant, L’àpart, 2010, 224 pages
- Français et Britanniques, Anglais, Écossais, Gallois, Irlandais. Amours et désamours, Turquant, L’àpart, 2010, 224 pages
- Église et État. 2 000 ans de laïcité, préface du cardinal Philippe Barbarin, Le Coudray-Macouard, Saint-Léger Éditions, 2012, 304 pages
- en collaboration : Le cheval sous l’Empire et dans les armées napoléoniennes, Gleizé, Éditions du Poutan, 2013, 176 + X pages
- Napoléon III. Visionnaire de son temps, Bière / Divonne-les-Bains, Cabédita, 2014, 96 pages
- Histoire de l’esclavage. Les Européens, les Arabes et les autres, Chouzé-sur-Loire, Éditions Feuillage, 2014, 190 pages
- Figures lyonnaises de la foi. Conférences de Carême à Fourvière 2014 [avec le cardinal Philippe Barbarin, Philippe Curbelié, Christian Delorme et François Asensio], Paris / Les Plans-sur-Bex, Parole et Silence, 2014, 168 pages
- en collaboration, sous la direction d’Yves Bruley et Thierry Lentz, Diplomaties au temps de Napoléon, Paris, Cnrs Éditions, 2014, 384 pages
- en collaboration : Le cheval sous les deux Empires, Gleizé, Éditions du Poutan, 2014, 128 pages
- double introduction à : Parra (Sébastien), Les généraux de Lyon, du Rhône et de la Loire sous la Révolution et l’Empire, Gleizé, Éditions du Poutan, 2015, 328 pages
- en collaboration , sous la direction de Bruno Benoit et Jean-Philippe Rey : Napoléon Bonaparte face à l’Histoire, Gleizé, Éditions du Poutan, 2015, 336 pages
- Les femmes de Napoléon, Bière / Divonne-les-Bains, Cabédita, 2016, 136 pages
- Soierie en Auvergne-Rhône-Alpes. Canuts, mouliniers et soyeux, préface de Laurent Wauquiez, Mirabel, Idc Éditions, 2016, 96 pages – version anglaise : Silk, Canuts and Merchants. The history and future of silk in Lyon & Auvergne-Rhône-Alpes
- en collaboration : International & Interdisciplinary congress. From battlefield to drawing room textile and (military) fashion around 1815. Brussels 10-11-12 June 2015 / Congrès international & interdisciplinaire. Du champ de bataille au salon le textile et la mode (militaire) vers 1815. Bruxelles 10-11-12 juin 2015 / Internationaal & Interdisciplinair congres. Van slagveld tot salon Textiel en (militaire) mode rond 1815. Brussel 10-11-12 juni 2015, Bruxelles, Musée royal de l’Armée et d’Histoire militaire à Bruxelles, 2016, 10 + 190 pages
- en collaboration, sous la direction de Pierre Branda : L’économie selon Napoléon. Monnaie, banque, crises et commerce sous le Premier Empire, Paris, Vendémiaire, 2016, 444 pages
- en collaboration, sous la direction de Jacques Bruyas : Almanach du Beaujolais 2017, Lyon, Éditions Lgo, 2016, 198 pages
- en collaboration, sous la direction de Jacques Bruyas : Almanach des écrivains du Lyonnais 2017, Lyon, Éditions Lgo, 2016, 304 pages
- Migrations anciennes et nouvelles en Europe. Des arrivées mais aussi des départs depuis des millénaires, Le Coudray-Macouard, Saint-Léger Éditions, 2017, 276 pages
- Préfaces :
- Madeleine Billioud-Gayot, Comme un torrent, [Chessy], 1987, 362 pages
- Mémorial de Lyon en 1793, tome X (Les familles Millanois et Regnauld de Bellescize), Lyon, Lugd, 1994, 664 pages
- Jean Silve de Ventavon, Gilles de Rais, Lyon, Lugd, 1996, 96 pages
- Roger Payot, René Descartes, Lyon, Lugd, 1996, 96 pages
- Le P. Claude Rozier, Marie-Françoise Perroton (1796-1873). Une figure de proue de la mission mariste en Océanie, Paris, Osmondes, 1997, 200 pages
- Docteur I[brahim] Beydoun, Un cèdre sur le Rhône, Lyon, Éditions artisanales Cécile de Ramaix/L’auteur, 1998, 116 pages
- M’rad (Kamel), Secrets de muse en vers à soi !, Mornant, Éditions des Samsâra, 2008, 152 pages
- Sébastien Parra, Les généraux de Lyon, du Rhône et de la Loire sous la Révolution et l’Empire, Gleizé, Éditions du Poutan, 2015, 328 pages
- Henri Burnichon, La gloire perdue du général Dupont 1765-1840, Le Puy-en-Velay, Éditions Jeanne-d’Arc, 2016, 134 pages
- Créquie (Guy), Poésie de la paix et de l’harmonie, Elgin, Cook Communication, 2016, 5 + 173 pages
- Secondi (Claude), Il était nettoyeur de tranchées en 1917, Toulon, Les Presses du Midi, 2016, 116 pages
- Andrey (Georges) et Tornare (Alain-Jacques), L’acte de médiation. Socle d’une nouvelle Suisse, Bière / Divonne-les-Bains, Cabédita, 2017, 104 pages
Extrait de:
Migrations anciennes et nouvelles en Europe. Des arrivées mais aussi des départs depuis des millénaires (pages 17-20), paru en 2017
On voit donc comment le christianisme – même divisé entre catholicisme et orthodoxie – apparaît comme une référence commune, au point que le non-chrétien est défini comme exclu de la société civile, qu’il s’agisse des païens de Prusse et de Lituanie, des Sarrasins des côtes méditerranéennes ou des bougres manichéens des Balkans. Les princes européens sont donc tous chrétiens et ils le proclament jusque dans les actes officiels qu’ils promulguent, non seulement pour affirmer que Dieu est de leur côté – le fameux « Gott mit Uns » des Allemands, différent du « God save the Queen » ou du « God bless America » et qui s’inscrit plutôt dans la tradition protestante de Gustave II Adolphe de Suède (1594-1632) au début du XVIIe siècle –, mais parce qu’ils sont convaincus d’agir en lieutenants du Christ. Dans cette perspective, un statut of ciel et longtemps exclusif est donné à l’Église, à la fois protégée et mentor du souverain ; mais ce dernier, malgré l’onction du sacre, n’appartient pas à la hiérarchie, malgré le rang de certains archevêques du Saint-Empire également petits souverains temporels jusqu’au début du XIXe siècle, la longue existence des princes-évêques du Monténégro et le quasi-statut d’« évêque du dehors » reconnu plus tard aux souverains luthériens dans les pays scandinaves.
Comme déjà indiqué à propos des grands saints convertisseurs, le christianisme se montre favorable aux nations particulières, au contraire de l’islam qui prône le rassemblement de tous les croyants dans l’oumma ; à ses yeux, la nation constitue une communauté naturelle dans le cadre de laquelle chacun est invité à vivre : il ne recommandera jamais de faire disparaître les nations, qu’il s’agisse de celle à laquelle on appartient ou de celles auxquelles on peut se trouver opposé. Dans l’orthodoxie, cela ira jusqu’à la constitution d’Églises nationales autocéphales. En revanche, la foi musulmane constitue un puissant ciment, dont il n’apparaît guère possible ni de se détacher ni d’extraire des séparations entre les divers aspects de la vie ; au contraire du monothéisme chrétien laissant son autonomie à la sphère politique, l’islam est censé organiser tout le quotidien des croyants.
Pourtant, au début, les guerriers arabo-berbères arrivant par la péninsule ibérique ne se distinguent sans doute guère des multiples envahisseurs que le continent européen a vu arriver depuis des siècles. Il apparaît ainsi significatif que Charlemagne établisse des relations avec eux : quelques années après le coup d’arrêt de Poitiers, le fils puis le petit-fils de Charles Martel (686-741) nouent des contacts non seulement avec des souverains musulmans d’Espagne mais aussi avec Haroun al-Rachid (763-809), le calife de Bagdad. On peut également mentionner le fait que le puissant roi anglais Offa (757-796) de Mercie – un des royaumes constituant l’Heptarchie anglo-saxonne – fait frapper une copie de la monnaie abbasside d’al-Mansour (714-775). De même, le style roman de cette époque traduit des influences de l’architecture arabo-musulmane. Même si elles ne réalisèrent pas, des alliances matrimoniales ont même été envisagées. Toutefois, les oppositions religieuses vont se cristalliser et les deux mondes vont s’affronter durablement.
Cet inévitable conflit est symbolisé à Constantinople lorsque Mehmed II (1444-1446 et 1451-1481) s’empare de la ville le 29 mai 1453, la traversant à cheval jusqu’à Sainte-Sophie. la prise de Byzance – qui va officiellement s’appeler Istanbul – marque l’installation définitive de la puissance ottomane en Europe pour plusieurs siècles. Sa population, réduite de moitié par la conquête, est renouvelée par des Turcs de Thrace, par des Grecs des îles, par des Slaves de Macédoine et surtout par des Turkmènes d’Asie mineure. Un nouveau patriarche grec, Georges Scholarios (1400-1473), chef du parti opposé à l’union avec Rome, est installé à la tête de l’Église orthodoxe sous le nom de Gennadios II, consommant la rupture avec l’Occident catholique.
Cette emprise ottomane sur l’espace européen ne peut que nourrir la vision négative avec laquelle sont perçus les musulmans dans l’imaginaire médiéval, tout au moins à partir du XIe siècle. Le Sarrasin – terme emprunté par les Byzantins à une tribu d’Arabie et qui viendrait peut-être de l’arabe sarqiyyin [oriental] – représente, comme le dit Urbain II (1088-1099) prêchant la première croisade à Clermont en 1095, une race « dégénérée de la dignité d’homme ». Joachim de Flore (1135-1202), un cistercien partisan de la pauvreté absolue, déclare que Mohamed « prépare l’Antéchrist comme Moïse a préparé Jésus ».