Dans la rubrique: Sujets généraux - Romans
Paru en: 06 / 1957 à Paris sous référence ISBN: 9782070361106
Sujet:
Présentation:
« Un Trabucco, décrit R. Vailland, est une machine à pêcher, composée essentiellement par un ensemble de mâts lancés au-dessus de la mer, déployés en éventail parallèlement au flot et dont les pointes tiennent suspendu, soit dans l’air, au repos, soit dans l’eau, en action… » (p. 159). Il faudra ici lire la description, qui se poursuit sur quatre pages de façon subtile. On y voit déjà les mâts au-dessus de la mer qui sont soit en action, soit au repos. C’est près de cet immense appareil, dans une caverne, que donna Lucrezia a donné rendez-vous au jeune Francesco.
Ce sera leur première rencontre. Francesco ému est arrivé le premier, comme les pêcheurs, il se doit d’attraper le poisson 6. Le Trabucco est un immense épervier — chez Vailland les hommes portent souvent un nom d’oiseau de proie : Milan, Duc, Busard. La longue description de cette machine à pêcher ne relèverait que de l’exotisme ou du réalisme si n’étaient justement mises en correspondance, la façon d’attraper le poisson — il faut lever le filet au bon moment — et celle de séduire une femme ; mais Francesco est indécis et au moment critique, alors que le poisson saute en vain sur le filet, Roger Vailland écrit : « il n’a pas entrouvert l’œil. Il est désormais un homme ; il ne fait plus partie de la jeune cohorte des chastes héros des jeux violents ; il abandonne, il s’abandonne » (p. 209). Le premier emploi du verbe « abandonner » prend tout son sens. Francesco comme Busard n’a pas la grâce, il appartient à la cohorte des vaincus.
Collection: Livre de poche édité par: Nrf Gallimard
313 pages; prix: 8 euros