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Bibliographie par titres

In vitro désirer et vouloir

  par Odile Gasquet, , ,

Dans la rubrique: Sujets généraux - Médecine et corps humains

Paru en: 09 / 2011   à Lyon   sous référence ISBN: 9782757002216


Sujet:


Présentation:

  Une femme, dont le désir d’enfant est contrarié pour des raisons médicales, s’engage dans la périlleuse voie des procréations médicalement assistées. Une série de péripéties entrainent l’héroïne dans une histoire captivante, qui se lit d’un trait, et se termine de façon tout à fait inattendue.
  L’écriture alerte et précise de ce court récit, permet de suivre et de comprendre l’enchaînement harassant d’émotions contraires : les espoirs trop vifs qu’il faut brider et les échecs trop douloureux qu’il faut surmonter. Cette alternance déchire. Un jeu d’écriture qui entrelace le ”je” et le ”elle” permet au lecteur d’éprouver ces basculements.
  Odile Gasquet s’inspire de son expérience dans le service des procréations médicalement assistées de l’hôpital Antoine Beclère. Son récit s’impose comme une lecture indispensable pour approcher au plus juste et au plus près les enjeux du désir d’enfant dans notre monde contemporain.

 

« Quand l’enfant est là, on oublie tout »
Publié le 24/02/2012, le Progrès « Le fait du jour » p2
 
   Elle ne tient pas plus de deux minutes avant d’aller chercher une photo de ses trois enfants. « Voilà, tout ça, c’était pour le désir de les photographier ! », sourit, l’air mutin, Odile Gasquet, en posant le cadre sur la table basse. « Quelle aurait été ma vie sans eux ? », s’interroge cette professeure d’histoire et artiste-peintre au milieu du salon de son appartement lyonnais où elle expose ses œuvres. Sur le cliché, Elénore, 17 ans, est entourée par ses frères, Maxence, 15 ans et Raphaël, 13 ans, trois « beaux et charmants adolescents », commente leur maman… en toute objectivité ! « Si Eléonore avait été seule, peut-être que j’aurais surinvesti mais là, à trois, ils ont été remis à leur place quand il fallait ! », assure la mère de famille qui a affronté onze échecs d’inséminations artificielles et deux échecs de FIV, soit « treize boulets » avant de réussir à donner la vie.
   C’est en 1990 qu’Odile et son mari ont été pris en charge par le Pr René Frydman, à l’hôpital Antoine-Béclère de Clamart, dans le service où Amandine, le premier bébé-éprouvette, était née huit ans plus tôt. Odile a 33 ans et les yeux rivés sur cette courbe de fécondité qui « s’incline sévèrement » à partir de 36 ans et « dégringole » à 38. Déterminée, acharnée, elle enchaîne en deux ans, aux limites du possible les inséminations artificielles. Jusqu’au onzième échec, marqué par une première et furtive grossesse de cinq jours… Ce n’est qu’à la troisième et dernière FIV, alors qu’elle s’apprêtait à entamer un travail de deuil qu’Odile voit « une terre natale en vue ». « Quand je découvre que je suis enceinte, l’intensité est tellement forte ! J’ai ce souvenir gravé en moi pour toujours », raconte-t-elle, les yeux brillants.
   Eléonore naît en février 1995. Odile fête ses 38 ans à la maternité, avec « le plus beau cadeau de la vie » mais l’horloge biologique menace plus que jamais de sonner le glas de son ambition de fonder une vraie famille avec « au moins deux enfants ». Quelques mois plus tard, elle intègre in extremis une étude sur une nouvelle hormone conduite par le Dr François Olivennes, assistant du Pr Frydman. Maxence naîtra neuf mois plus tard en 1996. Puis arrivera en 1998, Raphaël, le bébé miracle qu’Odile n’osait plus espérer et dont elle découvre l’existence sur une échographie aux urgences alors qu’il mesure déjà neuf centimètres ! « Bien sûr, je ne peux pas m’empêcher de penser que le psychisme joue, que quand on se met trop la pression, on échoue », analyse Odile. Mais elle retient surtout que « quand l’enfant est là, on oublie tout ».
   Pendant dix ans, elle a ainsi vécu pleinement avec sa famille jusqu’au jour où elle a lu les « Lettres à une mère » du Pr Frydman, auxquelles elle a voulu répondre. Il a suffi de dérouler le fil pour que tout revienne en mémoire : les prises de sang, la phobie des ventres trop ronds, les allers-retours aux toilettes à traquer la moindre goutte de sang… Pour raconter son histoire, Odile a préféré l’autofiction, pour mieux analyser les notions du désir et non-désir d’enfant, la culpabilité de l’avortement, la liberté, la chance, etc. « J’ai voulu donner à comprendre aux femmes et à leur entourage ce qui fracture, ce qui divise ». L’alternance du « je » et d’« elle » dans l’écriture s’est vite imposée. « Le « je » correspond à la première partie du cycle de la femme, quand il faut enclencher la machine à vouloir pour faire les piqûres, les prises de sang, être à telle heure à l’hôpital pour les échographies…     Le « elle », c’est la seconde partie du cycle, la déprise, quand on ne maîtrise plus rien. On est écartelé : il ne faut pas trop espérer parce que plus on espère, plus l’échec est douloureux », explique l’écrivain.     Au final, Odile ne veut retenir que « la belle histoire ». Son livre est aussi un hommage au Pr Frydman — dont elle avoue, rougissante, qu’elle a bien été un peu amoureuse, comme certainement toutes ses patientes ! « Ce qu’ils ont fait, cette thérapie, c’est fabuleux ! C’est magnifique de pouvoir donner naissance à des enfants désirés », conclut l’admiratrice de Simone Veil. L’ancienne ministre de la Santé lui a écrit il y a quelques jours pour lui dire combien elle avait été touchée par son ouvrage.

(1) In vitro, désirer et vouloir, d’Odile Gasquet, Jacques André éditeur, collection de facto, 15 euros.
Sylvie Montaron.

 

De la FIV à l'enfant, un parcours de combattante | 23.02.12 | - journal "Le Monde"

Odile Gasquet a publié "In vitro, désirer et vouloir" (Jacques André Editeur).Valerie Couteron pour Le Monde
Tout est resté gravé en elle. La couleur des murs dans la salle d'attente du gynécologue, la sensation du coton humide sur la fesse avant les piqûres d'hormones, le ton d'une laborantine lui annonçant sèchement que non, elle n'est pas enceinte. Odile Gasquet a été suivie pendant huit ans par le professeur René Frydman, grand spécialiste de l'infertilité et père scientifique d'Amandine, le premier bébé-éprouvette français, né il y a tout juste trente ans, le 24 février 1982. C'était de 1990 à 1998.
De ses souvenirs, elle a tiré un récit captivant, In vitro. Désirer et vouloir (Jacques André éditeur, 165 p., 15 euros), sorti fin 2011. On peine d'abord à croire à la réalité des faits, tant son histoire semble extraordinaire. Elle commence mal. Parisienne, professeur d'histoire en lycée, Odile Gasquet a 33 ans quand elle consulte pour la première fois René Frydman. Cela fait déjà trois ans qu'elle tente d'avoir un enfant. Il est le "dernier recours" d'Odile et de son mari. "Je ne travaille pas dans l'ordre du miracle !", leur assène d'emblée le médecin.
Après une petite opération pratiquée sur l'époux, M. Frydman accepte finalement le couple dans son service. Onze tentatives d'insémination artificielle et trois fécondations in vitro plus tard, Odile Gasquet devient enfin mère... trois fois. Deux fois grâce à la science. Et la dernière naturellement. Une grossesse tellement improbable que la future mère croit dur comme fer pendant quatre mois être victime d'une ménopause précoce.
Tout sourire, Odile Gasquet sort une photo de ses enfants. Ils ont 14, 15 et 16 ans, et lui ressemblent. Elle est comblée. Pourquoi revenir sur ce passé que beaucoup préfèrent oublier ? Pour "rendre hommage" au professeur Frydman, figure bienveillante à qui elle voue une reconnaissance immense. Mais aussi dans le but "d'approcher au plus près les difficultés rencontrées par une femme suivie en procréation médicalement assistée (PMA) ", avec l'idée que son récit pourrait être un "viatique" pour d'autres. Pour le plaisir de l'écriture aussi.


PAS UN TABOU, OU UNE HONTE, MAIS "UNE INJUSTICE"
Son récit est une réponse à ceux qui voient dans le recours à ces techniques un caprice de couples en mal de descendance. C'est un très rude parcours. Il faut supporter les heures d'attente à l'hôpital, la lourdeur du protocole médical, l'angoisse après chaque tentative, la rage quand apparaît "la maudite petite tache rouge" des règles, les montagnes russes entre espoir et désespoir. Le passage du temps devient une obsession, car il faut que le corps se repose entre chaque tentative. Odile Gasquet est organisée. A peine une insémination est-elle réalisée qu'elle prend rendez-vous pour la prochaine tentative.
L'héroïne détaille avec une précision clinique ses émotions intimes. Elle vacille, manque de s'effondrer, puis contemple les photos des bébés conçus grâce à la PMA et continue, avec "une patience en acier trempé". Longtemps, son combat est resté solitaire. "Ce sont des choses dont on ne parle pas, raconte-t-elle. Si on raconte ses échecs, on a de la compassion autour de soi, c'est intolérable. Ce que l'on veut par-dessus tout, c'est parler d'autre chose, continuer à avoir une vie normale."
Pour Odile Gasquet, la stérilité n'est cependant pas un tabou, ou une honte, mais "une injustice", qui doit être "d'autant plus âprement combattue". Pourquoi une telle obstination ? "C'est comme un sommet qu'on aperçoit au loin, mais qui se dérobe toujours, on se dit que la prochaine fois sera la bonne", répond-elle. Elle a bien sûr envisagé de renoncer. "Je ne sais pas ce qui serait arrivé si je n'avais pas été enceinte d'Eléonore", admet-elle. Sa première fille est arrivée après douze tentatives infructueuses.
Le couple a aussi pensé adopter. "Nous avions commencé les démarches, mais ça n'est pas interchangeable, analyse Mme Gasquet. En adoptant, on renonce à l'enfant naturel, à la chair, aux premiers jours, à l'inscription dans l'histoire de la famille."


"JE VOULAIS LA VIE"
Elle n'élude pas les critiques sur l'aide médicale à la procréation. "Ai-je dérapé ? Suis-je mimétique au point de ne pouvoir désirer que ce que les autres ont déjà ?, ironise-t-elle dans son livre. Suis-je une bourgeoise pratiquant une médecine de convenance comme le proposent certains médecins cupides et avides de gloire éphémère ?" Sa réponse tient en une phrase : "Je voulais la vie." Elle sait cependant qu'elle n'aurait pas utilisé toutes les possibilités que l'aide médicale à la procréation offre, comme le recours aux dons de gamètes.
Le couple a raconté à ses enfants comment ils sont nés. "Au début, ils se sont décomposés, se souvient-elle. Mais dès qu'ils ont compris que c'était l'ovule de maman et le sperme de papa dans l'éprouvette, ils se sont détendus, ce n'était plus que de la technique." Tous les trois sont des forts en science, l'aînée envisage de faire médecine.
Gaëlle Dupont
Article paru dans l'édition du 24.02.12

 

   RTL le 24 février 2012

   Yves Calvi recevait, vendredi matin, Odile Gasquet, devenue mère après 11 tentatives d'insémination artificielle et 3 fécondations in vitro. Elle est maman de 3 enfants, 1 fille et 2 garçons. Elle a été une patiente du célèbre professeur René Frydman, spécialiste de la fécondation in vitro et père scientifique d'Amandine qui fête aujourd'hui-même ses 30 ans. Le professeur René Frydman a été son dernier recours. Ce matin sur RTL, elle est venu témoigner de son parcours de combattante pour devenir mère. C'est une histoire incroyable et très touchante. Elle et son mari ont de gros problèmes de stérilité. Elle a 33 ans quand elle consulte René Frydman pour la première fois.
Son livre : "In Vitro. Désirer et vouloir", publié chez Jacques André éditeur paru en octobre 2011.

 

   Tribune de Lyon

    ODILE GASQUET, SON COMBAT POUR LA VIE - Camille Panisset 20/03/2012

   Passion : le mot le plus souvent prononcé par Odile Gasquet. C’est elle qui l’a conduite à devenir prof d'histoire, artiste, écrivain et surtout maman. Le visage rond et les pommettes relevées, elle reçoit dans un bel appartement, situé à deux pas de la place Bellecour, orné de peintures et de gravures. Les siennes. « La peinture est mon langage, ma façon de raconter des histoires », raconte-t-elle.

Mais ce n'est pas pour parler « arts » qu'on la rencontre. Odile Gasquet vient de publier son premier livre, In Vitro, qui raconte sa propre expérience de la procréation médicalement assistée (PMA). Pendant huit ans, de 1990 à 1998, la Lyonaise a été suivie à Paris par le célèbre professeur René Frydman, le «père-scientifique» du premier bébé éprouvette. Après onze douloureux échecs d’insémination in vitro et trois essais de fécondation - «j’ai cru que j’allais disjoncter» rapporte-t-elle - une petite Eléonore pointe le bout de son nez en 1995, suivie de Maxence un an plus tard. 

Le témoignage ne l’intéresse pas : cette enseignante au collège-lycée Ampère souhaite « parler aux femmes, toucher au plus près ce qui déchire », dit-elle d'une petite voix, alternant le rire et la gravité. La genèse du livre ? Une lettre qu'elle envoie au professeur Frydman, qui ne semblait ne pas saisir l'aspect exténuant de ce parcours du combattant. Cet échange épistolaire deviendra la matière de In Vitro. 

Les émotions contraires, «cet écartèlement entre espoir et désespoir», ne sont pas si profondément enfouies quinze ans après. Odile Gasquet se souvient du moment fatidique des règles, signe d’un nouvel échec. La maman retrouvera son sourire plus tard, dans un happy end digne d'Hollywood : après quatre mois et demi de grossesse, elle découvre dans son ventre Raphaël, conçu par voix naturelle. Un miracle.

Fin de l’entretien, elle tend une lettre dont le papier froissé indique qu’elle a été relue de multiple fois. Quelques louanges signées de la plume de Simone Veil, une autre battante. Comme la reconnaissance que son combat était celui de toutes les femmes.

 


Collection: collection de facto       édité par: Jacques André

166 pages;       prix: 15 euros


Couverture du livre

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