Après l'assemblée générale annuelle, avec rapports moral et financier, votés à l'unanimité, Jean Etèvenaux procède à la remise des deux Grands Prix de la Sélyre à Hubert Guimet et Jean-Jacques Nuel.
D'abord Hubert Guimet pour le récompenser pour Jean-Baptiste et Emile GUIMET. En 1826, Jean-Baptiste Guimet, chimiste de génie, écrit à Zélie, son épouse, peintre des mythologies : "Charge-toi de peindre, moi je me chargerai des couleurs"! Il est à la veille de découvrir les secrets du Bleu Outremer artificiel… Trente ans pluis tard, ce grand entrepreneur lyonnais crée Péchiney, futur leader européen de l'aluminium que lui et son fils Emile présideront jusqu'en 1918. Grand voyageur passionné par l'Egypte, le Japon et l'Asie, Emile Guimet crée, lui, deux musées des religions, l'un à Lyon en 1879 (le futur musée des Confluences), l'autre à Paris en 1889, le Musée National des Arts
Asiatiques Guimet, de renommée internationale. Jean-Baptiste et Emile Guimet, chefs d'entreprise lyonnais et humanistes du XIXe siècle, ont activement participé à la révolution industrielle. Dans un ouvrage haut en couleurs, Hubert Guimet, l'arrière-petit-fils, leur rend un formidable hommage, évoque le développement rapide de leurs affaires autour des produits dérivés du Bleu Guimet... ainsi que les mille et une vies d'Emile, entrepreneur, musicien, chef d'orchestre, mécène éclairé, travailleur infatigable, généreux et visionnaire. Un témoignage vibrant que tous les amoureux des Musées Guimet, et les autres, sauront apprécier !
Ensuite Jean-Jacques Nuel pour le récompenser pour La malédiction de l'Hôtel-Dieu. " Qui veut tuer le maire de Lyon ? " Comment Brice Noval enquêteur privé se retrouve mêlé à une succession de meurtres au sein du Conseil Municipal de Lyon. Un mystérieux assassin signe ses crimes en brandissant une malédiction venue de la nuit des temps. La
véritable cible semble être le maire de la ville. Un polar dans le cadre du projet de réaménagement de l'Hôtel-Dieu de Lyon.
Gérard Chauvy et Philippe Valode décrivent les méandres de La Gestapo française (Acropole). Une étude inédite sur le système de répression au service des nazis, largement assumé par des Français.
L'une des officines les plus célèbres de la Gestapo française est celle de la rue Lauriston, à Paris, à laquelle les noms de Lafont et Bonny sont attachés. Mais il n'existe pas d'étude exhaustive de toutes les actions conduites par ce qui fut en réalité un inextricable méli-mélo d'agents allemands et français, bien au-delà de ces noms de sinistre mémoire, et agissant dans les vingt régions françaises (KDS).
Les " gestapistes français " assurent le repérage et l'arrestation des résistants, des juifs et des francs-maçons avant d'accompagner les agents de la Gestapo dans les tâches d'interrogatoire presque toujours conduits de la
façon la plus brutale. Parmi ces gestapistes français, en plus des truands, trafiquants et personnages louches en tout genre, on trouve des représentants de toutes les classes sociales...
Les auteurs apportent des éléments de réflexion sur ce cauchemar français qui a concerné environ 35 000 gestapistes français appartenant à toutes les couches de la société.
Alain Larchier explique pourquoi il réédite Les fontaines de Lugdunum (Héraclite). " Tu n'as pas pu maîtriser les eaux qui t'ont amené ici, mais les eaux tu maîtriseras sur le mont des Corbeaux. Eole apaisé te conduira à celle que tu espères... mais la langue embrouillée t'en éloignera. Le premier jour des calendes de mars t'apportera ce que tu n attendais pas... et aussi ce que tu souhaites, lorsque Lachésis aura renoué le fil... " Tel fut l'oracle de la Pythie que Publius entendit dans son antre de Cumes. Il avait espéré être rassuré à propos d'Annia dont il était amoureux, et qui le laissait dans l'incertitude. Chargé par l'empereur
Claude de la construction du troisième aqueduc de Lugdunum, il sera accompagné dans son exil par Lyson, son ancien précepteur, et Pylos, un jeune esclave grec, brillant mathématicien. Si Publius se désespère loin d'Annia qui ne répond plus à ses lettres, Pylos découvre l'amour auprès d'Eda, une jolie gauloise du village où il séjourne. Mais rien ne sera facile pour l'esclave à qui toute union est interdite. Publius a encore moins de chance. La nouvelle du mariage d'Annia à Rome vient brutalement anéantir ses rêves. Mais les dieux ont parfois des desseins imprévisibles...
Nicole Gonthier raconte comment elle a conçu Un crime tissé de soie (Les Passionnés de Bouquins). A Lyon, en ce mois de janvier 1470, l'enquête atypique qu'entame le prévôt de l'archevêque, Arthaud de Varey, lorsque le Rhône rejette le cadavre d'un inconnu dans les limites de la seigneurie de l'abbaye d'Ainay. Le meurtre est-il lié aux âpres rivalités entre courtiers ou est-il la preuve d'une conspiration ourdie par les Genevois contre les foires de Lyon ? Et
s'il accusait le lieutenant du bailli et les consuls pour leur douteuse gestion de la fabrique des soies imposée par Louis XI ? Querelles de juridiction, témoignages erronés ou mensongers, rumeurs contradictoires, identification aléatoire de la victime, tout semble se conjuguer pour empêcher le prévôt de mener à bien ses investigations. Ce n'est qu'après avoir éprouvé les intrigues et les compromissions diverses des hommes de pouvoir, suivi moult fausses pistes et risqué la mort, que le prévôt parviendra à la solution de l'énigme. Cependant, plus précieuse encore que cette ultime satisfaction sera la vérité intime et bouleversante dont il aura finalement la révélation.
Heliane Bernard et Christian-Alexandre Faure font revivre La Colline aux corbeaux (Libel). 12 juillet 1515. Dioneo, apprenti imprimeur de 15 ans, assiste à l’Entrée Royale du nouveau roi François 1er à Lyon, ville frontière du Royaume de France. Témoin et héros inconscient et provocateur d’un incident banal, il ne peut deviner que cette
journée va sceller son destin. La Colline aux corbeaux, premier volet des «Dents noires», est un roman initiatique, véritable thriller machiavélique qui nous fait arpenter les rues et les secrets de deux grandes villes de la Renaissance, dans un temps où l’imprimerie, technologie révolutionnaire, joue un rôle majeur, bouleversant les valeurs et les mentalités. Un roman historique qui fait écho aux interrogations et débats actuels, et qui n’est pas sans évoquer notre époque en pleine mutation.
Une édition particulièrement soignée : 25 illustrations noir et blanc , dos carré, cousu collé pour un roman de cap et d'épée digne d'Alexandre Dumas avec des précisions historiques d'une grande véracité ! Premier tome de la trilogie “Les dents noires”, La colline aux corbeaux promènent ses lecteurs entre Lyon et Venise à l’heure où l’imprimerie naissante bouleverse valeurs et mentalités.
Les éditions Héraclite, Libel et Les Passionnés
de Bouquins sont également présentes pour exposer leurs choix éditoriaux. Une discussion passionnante sur les réussites et les difficultés de nouveaux éditeurs et leurs choix marketing.
Un paradoxe est à l’origine de ces regards : l’évolution des techniques rend plus facile l’accès en amont à la position d’éditeur mais les obstacles à l’entrée sur le marché sont renforcés. Ce paradoxe, les vingt dernières années de crises que ces éditeurs ont connues en matière de distribution le soulignent.
Dans ce contexte, marqué par ailleurs par la montée en puissance des groupes dominants et des chaînes de librairies, et par le foisonnement de la production, trois profils de fondateurs se dessinent : des professionnels ayant exercé l’un ou l’autre des métiers de la chaîne du livre, des professionnels venus d’autres secteurs d’activité mais dotés d’une compétence dont ils font leur spécialité éditoriale, des autodidactes passionnés. La tendance est à la professionnalisation. Elle se manifeste
dans le choix des statuts et dans les politiques éditoriales qui prennent des orientations plus spécialisées.
Cependant, pour bon nombre de ces petites structures éditoriales dont les pratiques, les rythmes et les modèles économiques sont souvent incompatibles avec les logiques industrielles, les problèmes d’accès au marché demeurent la principale difficulté. Certes, d’autres dispositifs de commercialisation émergent, mais ils ne peuvent concerner qu’une faible part des petits éditeurs, et par ailleurs demeurent très fragiles.
En tout cas bravo pour leur courage !
Comme à l’accoutumée, Jean Étèvenaux présente les parutions se rapportant à la région par l’auteur, le sujet ou l’éditeur.
Les auteurs dédicacent leurs livres comme habituellement.