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Fabuleuse (La) histoire d’Edmond Locard, flic de province

par Marielle Larriaga, , ,

Dans la rubrique: Rhône - Histoire et actualité de Lyon

Paru en: 10 / 2007 à 69530 Brignais sous référence ISBN: 2915681538

Sujet:

Présentation:

    Fabuleuse est l'histoire de ce jeune médecin légiste lyonnais, Edmond Locard, que l'on a comparé, non sans raisons, à Sherlock Holmes, la créature de Conan Doyle.
    Dans ce récit, nous le découvrons, au travers de souvenirs personnels et familiaux: un homme élégant, érudit, mélomane, séduisant, séducteur. Un chercheur qui s'inscrit dès le début du vingtième siècle dans 1 'histoire des empreintes digitales, des traces, des indices, des recherches toxicologiques, balistiques, qui vont préluder aux découvertes de la criminalistique d'aujourd'hui avec, entre autres, cette molécule biologique: l'ADN, preuve incontournable de culpabilité ou d'innocence, et la mise en place à Lyon des services d'Interpol, inextricable réseau international où s'empêtrent les criminels.
     Fabuleuse est la toile de fond historique de ce récit: la mythique Belle Epoque, ses apaches, principal risque d'insécurité des premières décennies du 20° siècle, contre lesquels Clémenceau va dresser ses Brigades du Tigre, qu'a chanté Philippe Clay:
« De vrais robots, toujours à l'affût, jamais au repos. De face, de dos, de profil, ils ont nos bobines en photo, M'sieur Clémenceau... »
Kaléidoscope prodigieux que ces grandes affaires judiciaires du 19° et du 20° siècle: l'affaire Dreyfus, l'espionne Mata-Hari, le provocateur Lacenaire, des drames villageois, des assassinats sordides, des attentats et des meurtres politiques qui ont, en leur temps, passionné l'opinion publique, la presse, inspiré les écrivains, les cinéastes. Des accusés sur lesquels plane l'ombre maléfique de la guillotine.
     Et, puisqu'en France tout se termine par des chansons, cette histoire à laquelle Edmond Locard fut mêlé de près: l'épopée du terrible Bonnot et de sa bande, évoquée par Joe Dassin :
« Dans la de Dion Bouton qui cachait les voleurs, Octave comptait les gros billets et les valeurs, Avec Raymond-La-Science, les bandits en auto,
C'était la bande à Bonnot. »

    Pauvre Edmond Locard !

       Les vendredis 25 mars et 1er avril 2011, France 2 a proposé, apparemment sans trop y croire, les six premiers épisodes constituant la première saison d’Empreintes criminelles, une série dite « policière historique ». Prétendant mettre en scène une équipe d’experts de la police scientifique des années 1920, elle était censée montrer les nouvelles méthodes modernes de pionniers œuvrant dans un contexte à tout le moins délicat face à des pratiques plus classiques.
    On espérait donc, comme cela avait été susurré avant la sortie attendue depuis 2009, que l’on allait se trouver en présence d’une hybridation des Experts d’outre-Atlantique et des inoubliables Brigades du Tigre, mâtinée de quelques effluves d’Arsène Lupin et de Rouletabille. Les spécialistes espéraient une mise en valeur de ce qui fut lancé par Alphonse Bertillon à Paris et, surtout, par Edmond Locard à Lyon — d’autant que l’un des promoteurs et scénaristes de la série, Lionel Olenga, y avait clairement fait référence : « historiquement, la première tentative de police scientifique se passe à Lyon, dans les années 1890-1895 ».
     Hélas, le salmigondis qui en est résulté laisse pantois et a manifestement découragé les téléspectateurs — de moins en moins nombreux à chaque épisode. Sur le plan historique, tout a été mélangé et reconstruit, puisque c’est l’entre-deux-guerres qui a été choisi, mais avec une décennie 20 de pure imagination, « décalée », comme ont dit les auteurs. La pire invraisemblance concerne la place tenue par une experte indépendante venue de l’Institut Pasteur — évidemment féministe — et par une légiste, alors que, en réalité, il n’y a pas eu d’éléments féminins dans la police avant 1935 et que la fonction publique n’autorisait pas aux femmes le port des pantalons.
     Vivement une série sur celui auquel les Experts des États-Unis ont rendu hommage à plusieurs reprises : le Dr Locard, le véritable inventeur de la police scientifique, dont Marielle Larriaga a si bien rappelé la personnalité et l’œuvre !
Jean Étèvenaux

Collection: édité par: des Traboules

200 pages; prix: 19 euros

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